Cette étude basée sur 59 personnes suggère que l'huile de poisson et ses oméga-3 pourraient, aussi, contribuer à augmenter le flux sanguin vers le cœur, en augmentant la dilatation des vaisseaux et prévenir ainsi, dans une certaine mesure le risque d'infarctus. Mais attention, si les omega-3 pourraient avoir une influence bénéfique, rentrent plus largement en compte les facteurs de mode de vie, alimentation et exercice, ainsi que certains facteurs génétiques. En bref, les omega-3 ne suffisent pas à réduire le risque cardiovasculaire.
Cette étude expérimentale menée par des chercheurs de l'Université de Reading a regardé si la consommation de poisson et de ces « bons » acides gras oméga-3 pouvait favoriser la santé cardiaque. Les acides gras ont un effet sur l'oxyde nitreux qui provoque la dilatation des vaisseaux sanguins : L'oxyde nitreux, une des formes oxydées de l'azote, est produit par les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins en utilisant une enzyme appelée synthase de l'oxyde nitrique endothélial (eNOS). L'étude a regardé également si les variations du gène eNOS avaient un effet sur la façon dont les vaisseaux sanguins répondent aux différentes graisses de l'alimentation donc si des variations génétiques peuvent affecter la façon dont les graisses alimentaires, dont les oméga-3, vont influencer notre santé cardiovasculaire. Les participants présentaient donc différentes formes du gène eNOS :
· 29 avaient 2 copies de la variante Asp298 du gène eNOS
· 30 avaient 2 copies de la variante Glu298 du gène eNOS (le type le plus commun)
Tous les participants étaient en bonne santé, non-fumeurs, âgés de 18 à 65 ans, avec un IMC normal, sans maladie cardiovasculaire ou métabolique, sans traitement médicamenteux et avec niveaux normaux de lipides sanguins.
Les acides gras ont un effet démontré sur les vaisseaux : Les participants ont reçu 2 fois soit une boisson riche en graisses saturées, soit une boisson riche en graisses saturées combinées avec des huiles de poisson. Les chercheurs ont ensuite examiné, par échographie, comment les vaisseaux sanguins des sujets réagissaient à ces apports de graisses saturées et d'oméga-3.
Les chercheurs constatent que la réponse des vaisseaux sanguins varie en fonction,
· de la boisson,
· du sexe,
· du profil génétique, en particulier sur 2 types de gènes déjà connus comme associés à la dilatation des vaisseaux sanguins.
· La dilatation des vaisseaux sanguins est plus élevée après consommation d'huiles de poisson, chez les femmes ayant un type de gène appelé Asp298 présent environ chez 10% des personnes en population générale.
L'un des auteurs de l'étude, le professeur Christine Williams, explique que l'huile de poisson pourrait donc détendre les vaisseaux qui alimentent le cœur, ce qui contribuerait à à prévenir les crises cardiaques, en particulier en limitant le processus de l'athérosclérose au cours duquel les vaisseaux sanguins s'obstruent en raison de l'accumulation de cholestérol et d'autres dépôts graisseux.
Les facteurs alimentaires oui, mais les oméga-3 ? Cette étude ajoute aux preuves croissantes que les facteurs alimentaires peuvent avoir un effet sur la réactivité et l'élasticité des vaisseaux sanguins et que les types de graisses alimentaires consommés, sont un facteur essentiel, que les acides gras polyinsaturés (AGPI) dont les acides gras oméga-3 pourraient donc entrainer une augmentation de la dilatation des vaisseaux sanguins, en particulier chez les femmes et encore plus significativement chez les femmes présentant une forme particulière du gène eNOS.
Cs résultats, obtenus « à petite échelle » vont dans le sens de la large étude publiée simultanément dans l'American Journal of Human Genetics qui estime que la susceptibilité génétique intervient pour 10% du risque d'hypercholestérolémie. En conclusion, l'exercice et un régime alimentaire restent la base de la prévention cardio-vasculaire et consommer de l'huile de poisson ou prendre une supplémentation en oméga-3 peut contribuer mais certainement pas suffire à prévenir le risque d'événement cardiaque.
Source:Journal of Lipid Research doi: 10.1194/jlr.P025080 online 30 July 2012 Glu298Asp polymorphism influences the beneficial effects of fish oil fatty acids on postprandial vascular function.
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