Premier coup de maître pour l'association Kerfolk, qui reçoit, samedi, à Plabennec, deux pointures du folk actuel, Chris Pureka et les Churchfitters.
Pour son premier véritable concert, la toute jeune association plabennecoise Kerfolk sort le grand jeu. Samedi, à la salle Marcel-Bouguen, ce n'est pas une, mais bien deux têtes d'affiche que les amateurs de folk tendance acoustique pourront découvrir, et ce pour un prix tout à fait modique.
Bien connus en Bretagne, où ils sont installés depuis 1993, les Churchfitters se chargeront de la fin de soirée. Le quatuor, dont la discographie compte pas moins de sept albums, offre un regard toujours réinventé sur les musiques traditionnelles, dans lequel les sons d'Irlande ou d'Ecosse croisent les rythmes pop-rock.
La première partie sera confiée à l'Américaine Chris Pureka, dont les performances scéniques sont toujours d'une intensité rare.
Bernard Gentil, président de Kerfolk, estime que "l'alliance d'une première partie assez intimiste et d'un groupe plus festif peut attirer un public assez diversifié et donner une coloration intéressante".
Le répertoire de Chris Pureka, révélation américaine de ces dernières années, déjà aperçue à deux reprises en Bretagne (aux fameuses soirées Vaches Folks, à Cast), joue sur toutes les cordes de l'émotion. "Deux membres de l'association l'ont vue sur scène l'an dernier et ont été enthousiasmés par son talent et le ton original de ses compositions, explique Bernard Gentil; ils nous ont ensuite fait écouter ses disques et nous nous étions promis de la faire passer si elle revenait en Bretagne".
Troisième concert en Bretagne en trois ans
Pour Chris Pureka, dont il s'agira du troisième passage dans la région en trois ans, force est de constater que la mayonnaise commence à prendre dans l'Hexagone. Un succès sans doute favorisé par la diffusion régulière de ses chansons dans le cadre de la très populaire émission télévisée "Rendez-vous en terre inconnue". "Il semble en effet que ces diffusions ont permis d'élargir mon public en France", nous confirmait Chris Pureka, ce week-end, depuis les Pays-Bas où se poursuit sa troisième tournée européenne (24 dates, du 4 octobre au 3 novembre, partagées entre l'Allemagne, les Pays-Bas, la France et la Grande-Bretagne). "Comme je n'ai pas joué en France depuis qu'ils ont commencé à diffuser mes chansons, cette tournée sera un bon test. Nous verrons si davantage de gens viennent me voir…"
Cette fois-ci, la folkeuse du Massachusetts sera accompagnée de son amie claviériste Loryn Kezer. "Elle fait partie des gens qui chantent de temps à autre avec moi depuis des années". Lors du set plabennecois, le duo entonnera sans aucun doute les refrains hypnotiques du troisième album de Chris Pureka, sorti il y a deux ans, "How I learned to see in the dark". Il n'est pas impossible non plus que l'Américaine donne à entendre quelques-unes de ses nouvelles compos en primeur. "J'ai accumulé à peu près l'équivalent de la moitié d'un nouveau disque. Mon objectif est d'entrer en studio pour l'enregistrer au début de l'année 2013", souligne-t-elle.
(article publié ce lundi 15 octobre dans Le Télégramme, éditions brestoises).
Pratique
Samedi 20 octobre, à 20 h 30, salle Marcel-Bouguen, à Plabennec. Entrée : 10 ou 12 €. Renseignements au 06.82.62.74.76. Contact : [email protected]
Bernard Gentil, président de Kerfolk :
"Faire plaisir et se faire plaisir"
Qu'est-ce que Kerfolk ? Quel est son objectif ?
C'est une association loi 1901 créée en 2011 par une bande de copains de Plabennec et des alentours, tous passionnés de musique dans des styles très variés, beaucoup d'entre nous ont aussi une pratique musicale régulière en amateur et dans des genres très différents (guitare, cornemuse, chant choral, bagad, fanfare, etc.). Notre point commun est peut-être notre attachement aux musiques à tendance acoustique sous toutes leurs formes, du folk américain en passant par les musiques celtiques, le blues sans oublier les musiques traditionnelles ou d'inspiration du monde entier. La devise de Kerfolk, "La musique est le sourire des peuples", trouvée par un "Kerfolkeux" bien inspiré ce jour-là, nous semble bien résumer l'esprit que nous voulons donner à l'association et aux manifestations qu'elle organise.
Qui sont les gens derrière cette asso ?
Une dizaine de membres constituent l'ossature de Kerfolk, mais nous pouvons compter le jour des concerts sur une bonne vingtaine de bénévoles. Nous sommes tous évidemment motivés par le fait d'organiser des concerts de qualité à un prix modique (10 euros sur réservation et 12 sur place pour le 20 octobre), mais ne souhaitons pas devenir des "organisateurs de spectacle" au sens strict du terme, nous avons autant de plaisir dans la préparation des concerts (les réunions ne sont pas tristes !) que durant le spectacle. Il faut aussi souligner que la plupart d'entre nous avaient 16-17 ans au moment du revival des musiques bretonne et celtiques, écoutaient (et écoutent toujours) le folk et le folk rock américain et britannique (de Dylan en passant par Steeleye Span, John Renbour, John Martyn etc, j'arrête là la liste serait trop longue !). Ces styles musicaux sont toujours bien vivants, malheureusement trop peu médiatisés en France, c'est pourquoi à notre "petite échelle" nous souhaitons en faire la promo, avec la patte Kerfolk, "evel just" !
Qu'est-ce qui vous motive ?
Nous n'avons pas de programme préétabli longtemps à l'avance (si ce n'est deux projets qui restent à développer en 2013), nous ne nous définissons pas comme des "organisateurs de spectacles" mais comme une bande de passionnés qui veut continuer à se faire plaisir, à faire plaisir au public et bien sûr aux musiciens pour lesquels nous tenons à soigner les conditions d'accueil et de prestation scénique. Notre grande satisfaction est de voir des gens sourire à l'issue du concert, comme nous l'affirmons dans notre devise.
S'agira-t-il de votre premier événement ?
Le concert du 20 octobre est notre première date "officielle" sous le seul nom de Kerfolk. Nous avions coorganisé avec l'association Blouzh, la venue des Spikedrivers (excellent trio de blues anglais) en février, également à Plabennec. S'il n'y a pas eu l'affluence espérée, le concert s'était tout de même très bien déroulé tant au point de vue organisation que musicalement, ce qui nous a poussé à poursuivre l'aventure.
Combien de personnes attendez-vous le 20 octobre ?
Nous espérons avoir une salle bien pleine (elle peut contenir 500 places), la qualité des musiciens invités le mérite. Toutefois, au-delà de 300 personnes serait un signe encourageant pour nous. La difficulté pour ce type de concert est d'attirer le public avec des noms relativement peu connus (comme Chris Pureka), en faisant le pari que les gens se montrent curieux ...
Comment avez-vous découvert Chris Pureka ?
Deux membres de l'association l'ont vue sur scène l'an dernier et ont été enthousiasmés par son talent et le ton original de ses compositions, ils nous ont ensuite fait écouter les disques et nous nous étions promis de la faire passer si elle revenait en Bretagne. Le contact a aussi grandement été facilité par l'association Les Vaches Folk, qui nous a transmis les coordonnées des personnes à contacter.
Et les Churchfitters ?
Ils sont connus en Bretagne, un copain de l'asso les connaît et les choses se sont faites très rapidement et visiblement très chaleureusement. Il nous semble également que l'alliance d'une première partie assez intimiste avec un groupe plus "festif", dans un deuxième temps, peut attirer un public assez diversifié et donner une coloration intéressante à cette soirée. Personnellement, j'avais vu les Churchfitters sur scène au Printemps de Châteauneuf, il y a plusieurs années, et j'avais été conquis par leur musique et leur énergie sur scène.
Propos recueillis par Titus le 11 octobre 2012.