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Sauver la planète avec des poussières de fer

Publié le 29 mai 2007 par Samuel Bouchard

plancton
(image: Planktos)

On dit que les forêts sont le poumon de la planète. Mais on appelle aussi notre planète la planète bleue, pas la verte. Plus des deux tiers de sa surface est recouverte d’eau. Se pourrait-il alors qu’une piste intéressante pour combattre les changements climatiques soit d’utiliser les ressources des océans?

Je ne parle pas d’enfouir le CO2 au fond des océans. Comme on peut le lire dans ce texte de vulgarisation, la méthode présente de nombreux effets secondaires négatifs. Je parle plutôt du concept mis de l’avant par l’entreprise Planktos.

Celle-ci propose de fertiliser l’océan avec des ions de fer pour favoriser la croissance du plancton (photo). Celui-ci absorbe du CO2 pour se développer. Une partie de ce plancton se retrouvera à la base de l’alimentation de plus grosses vies marines et demeurera dans le cycle du carbone. Une autre partie coulera pour éventuellement mourir et se retrouver à des centaines de mètres sous l’océan. Ce plancton apportera avec lui une quantité de CO2 qui peut prendre des centaines d’années, voire des milliers, pour retourner un jour dans l’atmosphère. Leur concept est illustré ici.

Le modèle d’affaire
Leur modèle d’affaire est basé sur la fameuse bourses du carbone. Les entreprises qui dépassent leur quotas d’émissions pourront acheter des crédits à Planktos, qui élimines du CO2 de l’atmosphère. Le défi réside dans la mesure de l’efficacité de la méthode. Comment déterminer quelle quantité de CO2 se rend à quelle profondeur? C’est que, selon cet article, la fraction du plancton qui coule dépend grandement de la région où il se trouve, allant de 20% autour d’Hawaï, à environ 50% dans le nord-ouest du Pacifique. Pour mesurer l’efficacité de ses méthodes, Planktos propose d’utiliser une pléiade de méthodes de mesures comme des satellites, des sondes sur des ballons et d’autres sous-marines.

Et en prime…
Non seulement cette approche peut potentiellement séquestrer du CO2, elle contribuerait aussi à refaire les stocks de planctons mondiaux, qui sont en baisse. Puisqu’ils se trouvent à la base de presque toute la vie marine, la baisse du niveau de plancton a un impact sur les écosystèmes marins. Une des raisons de cette diminution est le manque de nutriments, comme le fer, qui proviennent habituellement par voie des airs.

Comme n’importe quoi, cette méthode pourrait avoir des effets négatifs si elle est poussée trop loin: baisse de l’oxygène, augmentation de la production de nitrogène, production d’acide carbonique. Selon l’article du magazine Business 2.0 dans lequel j’ai pris cette histoire, Planktos désire ramener les niveaux de plancton à ceux de 1980, puis arrêter. Je me demande drôlement comment une industrie de ce type pourra être règlementée…


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