Pourquoi je veux fêter mon amour ?

Ce doit être l'âge. Sans doute. J'espère.

Le 20 octobre 2009, j'ai rencontré mon premier copain. Il m'a offert mon premier baiser et je suis tombée amoureuse de lui.

Le 20 octobre, c'est bientôt. Et comme tous les ans, j'aimerais le célébrer. J'aimerais célébrer, avec lui, le début de cette relation qui nous a tant donné. Ou qui m'a tant donné ?

Je ne sais pas si je suis la seule à trouver ça naturel, mais pour moi, le fêter est une évidence. Je ne parle de le fêter en investissant un mois de salaire pour une journée de folie. Mais je sais pas moi, un petit week-end, un restaurant, ou tout simplement être ensemble...

Oui, en fait, je suis la seule.

Je sais que c'est sans doute très puéril de dire cela, mais j'aimerais être importante pour quelqu'un. Et j'ai l'impression de ne pas l'être pour la personne que j'aime.

Lorsqu'il laisse tomber une de nos soirées pour aller voir des amis, et que son excuse, c'est "ça n'arrive pas souvent, alors c'est pas grave", je suis censée me la fermer sous peine de passer pour la copine relou et castratrice. Quand, une fois par an, je lui demande d'être avec moi à un horaire qui n'entre normalement pas dans les horaires habituels de notre couple, tout de suite, c'est la catastrophe. Ou c'est à moi de m'adapter, mais pour une occasion aussi peu importante, ce n'est certainement pas à lui de se priver !

 J'aimerais un jour rencontrer quelqu'un pour qui je ne sois pas une corvée. J'aimerais un jour rencontrer une personne qui trouvera naturel d'être en ma compagnie lors d'une journée dont la signification est importante pour moi. J'aimerais un jour rencontrer quelqu'un qui ne râlera pas dès qu'il doit faire pour moi quelque chose qu'il fait naturellement pour les autres. J'aimerais un jour être importante pour quelqu'un.

Je me plains, mais si je ne suis importante pour personne, c'est sans doute ma faute. Les gens biens ne sont jamais seuls, normalement. Si je suis une corvée pour mon copain, c'est sans doute que je suis la seule de nous deux à être heureuse de notre couple.

Je dois passer pour une gamine qui se plaint d'un problème sans importance. Il se trouve que cela fait plusieurs années que je me sens seule, qu'il est la seule personne sur qui je compte, et plus le temps passe, moins ce sentiment s'arrange. Et à trop compter sur la personne que j'aime, il suffit que je sois moins importante à ses yeux, et je me retrouve plongée dans une sorte de gros nuage noir. Dans une sorte de solitude et d'insignifiance très douloureuses.

Je n'ai rien demandé d'autre qu'une journée. Il a décidé de changer ses plans pour moi. Et il va me le faire payer. Premièrement, il va dire à sa famille que c'est de ma faute, s'il ne peut pas à aller à leur hebdomadaire repas de cinq heures le 20 octobre. Deuxièmement, il me fera bien comprendre que cette journée n'était pas exceptionnelle, et qu'il aurait très bien pu y aller que ça n'aurait rien changer. Troisièmement, il se fichera de foutre en l'air avec ses reproches une journée qui compte beaucoup pour moi.

Peut-être qu'il se fiche de ses copines. Peut-être qu'au bout de 27 greluches, je ne suis qu'un numéro de plus. Peut-être qu'à trente ans, on en a plus rien à foutre de célébrer un couple.

Mais pour moi, c'est important. C'est mon premier petit-ami. Ma première vraie histoire d'amour. Le premier avec qui je suis partie en vacances. Le premier à m'avoir dit je t'aime. Le premier à m'avoir fait l'amour. Et c'est comme si ça ne comptait pas.

Je me rends compte que même s'il est là, je fêterai mon anniversaire de couple seule. Je le connais. Lorsqu'il a dit "ok, je viens," je lui ai dit de faire ce qu'il voulait, que je ne voulais pas qu'il se force à être avec moi. Il s'est entêté à dire "je viens". Et par expérience, je sais que c'est trop tard. Cette journée est d'avance condamnée.

Mais je pars un peu optimiste. Au moins, j'irai au restaurant, et je mangerai des frites.

Ca illuminera peut-être un peu cette journée si "symbolique"...

Le petit cri du coeur du dimanche. Ne me jugez pas :)