Le Grand Soir // De Benoît Delépine et Gustave Kervern. Avec Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel.
Après le très sympathique Mammuth (bénéficiant de la prestation de fer de Gérard Depardieu), le duo était de retour avec Le Grand Soir. Le plus gros problème de ce film c'est qu'il s'achève pile
au moment où cela commençait à devenir intéressant. Du coup, dans ce gros bordel assez mal organisé, enchainant les histoires et les casseroles à la pelle, nous devons nous amuser. Derrière cette
critique sociale des gens qui perdent tout à cause de la crise, Le Grand Soir se noie malheureusement bien trop rapidement dans des élucubrations pas possible et dans quelque chose de
particulièrement laborieux. Malgré cela, Le Grand Soir tente aussi d'être un film plaisant d'un côté en racontant des histoires ici et là, d'un côté celle d'un frère qui semble tout réussir sauf
qu'il déteste ce qu'il fait, et de l'autre un frère noyé dans l'alcool qui ne sait même plus par où commencer pour sortir de là. Ce film punk, un peu débile sur les bords, n'étaient
malheureusement pas assez bien fichu pour nous offrir sur ce plateau d'argent ce que l'on pouvait attendre de sa part.
Les Bonzini tiennent le restaurant 'la Pataterie' dans une zone commerciale. Leur fils ainé, Not, est le plus vieux punk à chien d'Europe. Son frère, Jean Pierre, est vendeur dans un magasin
de literie. Quand Jean Pierre est licencié, les 2 frères se retrouvent. Le Grand Soir, c'est l'histoire d'une famille qui décide de faire la révolution... à sa manière.
Je suis déçu. Le scénario n'était pas assez bien organisé à mon goût, se perdant dans le grand n'importe quoi et dans des inepties pas possible. Surtout qu'après une première partie sympathique,
le soufflé retombe dès la première demi heure et l'ennui commence alors à se faire ressentir. Dès que les personnages tentent de nous proposer cette malheureusement introspection sur leurs vies
minables. En voulant peut être trop jouer sur le côté mauvaise graine des frères Bonzini, le film se perd. Il aurait évidemment gagné à ne pas trop en faire et à se concentrer sur quelque chose
de plus organisé. Sans compter que contrairement au très bon Mammuth, Le Grand Soir manque un peu de poésie, de ce côté assez pensé qu'il y avait derrière. Sans nous prouver pour des attardés
(évidemment). Côté casting, je suis assez déçu de la prestation de Albert Dupontel (Enfermés Dehors). D'une manière générale je ne suis pas du tout fan de cet acteur mais j'aurais cru que dans un
rôle complètement à l'encontre de ce qu'il fait habituellement on aurait pu le voir vraiment s'illuminé. Mais rien.
Pendant ce temps Benoît Poelvoorde (Rien à Déclarer) tente de porter le film sur ses épaules et ce n'était pas gagné. Le début du film lui est plutôt bien fidèle. D'ailleurs, au fond, on pourrait
faire le rapprochement entre Benoit et son personnage dans Le Grand Soir. En effet, chacun des deux est et était accro à l'alcool. Je pense que ce parallèle était intéressant car il rend
forcément un peu plus crédible la prestation de l'acteur. Au final, Le Grand Soir m'a beaucoup déçu et pas mal ennuyé aussi. Dès les cinq dernières minutes le film commence enfin à décoller mais
malheureusement le générique de fin laisse un goût amère au spectateur qui s'est fait arnaquer violemment. Les personnages sont restés trop en surface et l'évolution, qui aurait pu être
intéressante à traiter n'est pas là. On ne peut donc pas parler de grand soir mais de quelque chose d'assez dérisoire.
Note : 2/10. En bref, après le très bon Mammuth, le duo était de retour avec Le Grand Soir, une peinture de la société en pleine crise. Le film rate globalement tout ce qu'il
entreprend et ennui beaucoup son spectateur. Le problème c'est que Le Grand Soir devient intéressant juste avant le générique de fin.