La Bourse de Paris va entrer la semaine prochaine dans le vif du sujet de la réalité des entreprises avec un flot de publications trimestrielles, tout en gardant un oeil vigilant sur l’Europe et la conjoncture mondiale dans l’attente de nombreux indicateurs américains.
Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 1,97% et terminé vendredi à 3.389,08 points. Depuis le 1er janvier, ses gains s’élèvent à 7,26%.
La Bourse sera essentiellement tournée vers les Etats-Unis avec une avalanche de résultats trimestriels de groupes de premier plan, qui permettront de vérifier si le pessimisme affiché par de nombreux chefs d’entreprise cet été se vérifie avec les chiffres.
Sur un plan macroéconomique, de nombreux indicateurs sont également attendus venant des Etats-Unis, avec notamment la publication des premiers chiffres du mois d’octobre.
« Avec un tel flot d’informations, la Bourse va faire preuve de volatilité, évoluant au gré des annonces, dans un contexte économique fragile », souligne Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel.
L’approche des élections présidentielles américaines et les prochains débats des candidats vont donner lieu à de nombreux sondages et conduire les investisseurs à s’intéresser encore davantage à l’actualité outre-Atlantique.
De fait, dans les salles de marché, on s’attend à ce que la situation en Europe et surtout les interrogations sur l’Espagne qui ont dominé les esprits depuis cet été, s’éloignent des préoccupations premières des investisseurs.
D’ailleurs, pour nombre d’entre eux, la semaine prochaine devrait être encore celle du statu quo: Madrid ne devrait pas demander son aide financière à l’Europe avant le Sommet européen des 18 et 19 octobre et surtout avant les élections régionales du 21 octobre et les décisions sur la Grèce ne sont pas encore attendues.
« L’Europe reste toujours un sujet important mais le syndrome de l’éclatement de la zone euro s’éloigne de plus en plus. Il est peu à peu remplacé par les interrogations sur la croissance et sur le bien-fondé des politiques d’austérité », explique Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
A cet égard, la discussion sur un éventuel plan de relance en Allemagne, une idée qui fait son chemin à Berlin, pourrait être un facteur de soutien pour le marché des actions, a-t-il ajouté.
La chancelière Angela Merkel a affirmé jeudi qu’elle souhaitait « tout faire » pour soutenir la consommation en Allemagne afin d’aider l’économie européenne à sortir de la crise.
Une éventualité qui pourrait alimenter une légère reprise de l’optimisme observé chez des économistes pour 2013.
Chez Neuflize OBC, on souligne ainsi que « le momentum (élan) économique se redresse assez nettement depuis début juillet ». « La diminution du risque sur les dettes souveraines et sur les marchés grâce aux promesses d’intervention des banques centrales permet de réduire le stress », indique la banque.
« Quelques bonnes surprises »
Sur le plan des entreprises les mêmes analystes n’excluent pas « quelques bonnes surprises, les dirigeants des entreprises ayant été tellement prudents ».
En attendant le marché fait malgré tout preuve d’une extrême prudence comme en témoigne le faible niveau de transactions traités quotidiennement.
La semaine sera chargée en terme de publications avec celles des grandes banques américaines (BofA) et de groupes technologiques (Intel, IBM). Le marché sera également animé par les chiffres d’affaires du 3e trimestre de plusieurs sociétés françaises (Danone, Accor, Casino…)
Sur un plan macro-économique, les investisseurs s’intéresseront aux premiers chiffres d’activité en octobre aux Etats-Unis et aux statistiques de l’immobilier en septembre. Ils regarderont également le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers allemand.