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Addictions sans drogue – exemple des jeux d’argents pathologiques -Marc Valleur – #afirne

Publié le 14 octobre 2012 par Allo C'Est Fini

Marc Valleur, auteur prolixe.

Clinicien, spécialiste des addictions dans drogue.

Addictions sans drogue – exemple des jeux d’argents pathologiques -Marc Valleur – #afirne

C’est un problème épistémologique, sur la capacité de l’âme à agir sur le corps. Il a des conséquences politiques évidentes: selon qu’on considère le jeu pathologique comme une pathologie ou non, on pourra proposer ou non des budgets pour les traitements. A ce jour, en France, la prise en charge des joueurs pathologiques reste embryonnaire.

Claude Olivenstein a popularisé en France le fait que la toxicomanie est la rencontre d’un produit, d’un individu, et d’un phénomène socioculturel. Quelle est la drogue dans une addiction sans drogue? Il y a deux types de réponses: les premières scientifiques, les autres phénoménologiques, artistiques ou autres.

L’approche scientifique: le joueur pathologique est exposé à un stress répété. Ce sont des décharges répétées d’adrénaline dans le cerveau, qui vont découpler des circuits dans le cerveau. Il y a de la recherche dans ce domaine, mais assez peu, car les scientifiques du cerveau travaillent essentiellement sur les animaux, et qu’il n’existe encore pas de jeux pathologiques chez les animaux: pas encore de dépendance au jeu chez les rats!

Sous un angle plus descriptif: l’objet du jeu pathologique, c’est l’oscillation entre le destin et la chance. Il y a deux dimensions antagonistes: l’enfermement dans une conduite répétitive, prévisible, qui permet de diminuer les angoisses. Mais d’un autre côté, toutes les addictions ont une dimension de prise de risque excessif, d’épreuve ordalique (ex: anorexie, consommation de drogue à la limite de l’overdose). Le jeu d’argent occupe une place centrale, car dans le jeu, on prend des risques, sur l’argent. Il n’y pas de danger de mort immédiate, mais uniquement le risque de perdre son argent. C’est ce que dit le joueur de Dostoïevski.

Le lien entre consommation d’une substance et addiction date de 1785, par la formulation de Benjamin Roche. Autre possibilité, à l’époque de la Renaissance.


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