Egocentrique mais charismatique, offensif mais drôle, à vélo comme à pied, seul ou accompagné de ses 2 Staffies, Paps Touré, personnage haut-en-couleur s’il en est, prend de la vie ce qu'elle ne lui a pas donné naturellement en cadeau. Pas étonnant, dès lors, qu'il choisisse la "photo de rue", celle qui détrousse les bien-pensants, dérobe les instants et révèle les émotions profondes de notre société
Redonnant ainsi ses lettres de noblesse au genre photographique de l’instantané, Paps affine petit à petit son style, admire Elliott Erwitt, Robert Doisneau ou Cartier Bresson, aiguise son œil et comme on apprend très bien à faire dans la rue, joue des coudes avec tact pour se faire une place dans la cour des grands!
30,40€
Le photographe:
Enfant du XIX ème arrondissement de Paris, Paps grandit dans une famille ivoirienne et connaît bientôt par cœur les rues du quartier de Danube. La rue…Plus qu’une école de la vie, une 2ème maman, un refuge, une source d’inspiration intarissable…
Débrouillard, touche-à-tout et rusé, il fréquente les grands du quartier qui l’initient très vite aux métiers de la rue. Ceux qu’on déconsidère, qu’on ne veut pas voir, ceux qui vous flanquent une réputation, mais ceux qui rapportent vite et gros…Ce que la vie ne lui donne pas, Paps le prend. Sans concession. Il le prend pour mieux le redistribuer. Tel un Robin des Bois des temps modernes, un gentleman des quartiers élégant et discret, Paps ne montre les crocs qu’en cas d’extrême nécessité et préfère de loin s’entourer de la bienveilance naturelle des gens. Car si Paps aime les chiens, il ne croit pas moins en l’homme.
Paps est un adolescent solitaire. Touché par le regard d’un chien pouilleux, il l’adopte et quitte le foyer familial. Paps a 16 ans et c’est le grand saut dans la vie. Un an plus tard, il se met en ménage, l’année suivante, il connaît le bonheur d’être papa. Paps se range, apprend à vivre une existence paisible et rassurante, y prend plaisir pendant de longues années et y met fin brutalement, sans explication. Un geste impulsif qui le renvoie tout simplement à la rue.
Finalement tiré du ruisseau par une femme qui l’aime, Paps commence à se projeter différemment dans l’existence. Il achète un jour un appareil photo Nikon D40 avec les objectifs de Monsieur -tout -le - monde : figer l’instant, conserver des souvenirs, arrêter le temps. Il ne mesure pas encore la profondeur de la démarche qu’il est en train d’entreprendre et qui va changer sa vie…
Tout bascule dès la première photo. Au beau milieu d’une glaciale journée d’hiver, nous sommes sur le pont de Stalingrad. Notre homme arbore fièrement son appareil flambant neuf. Un vagabond d’une cinquantaine d’années regarde l’horizon depuis le pont, tourne la tête, Paps shoote, c’est dans la boite !... Quand il rentre chez lui et qu’il regarde le cliché, c’est un véritable choc émotionnel. Paps est dépassé par l’image qu’il vient de créer, une image qui lui raconte alors la vie, la rue…