Enfant d'immigrés espagnol et italien, naturalisé français dans les années 80, ministre de l'Intérieur depuis le 16 mai 2012 à la suite d'un Besson, d'un Hortefeux et d'un Guéant, Valls de ses prénom Manuel Carlos, semble n'avoir qu'une préoccupation : couper l'herbe sous le pied du FN et de l'aile droite de l'UMP chaque fois qu'il est question d'un délinquant, d'un étranger, d'un Rom, d'un Tzigane ou d'un "Sans-papier"... pour mieux les faire danser au son de sa musique, un violon en solo… déconcertant.
On le dit "Sarkozyste de gauche" - autant dire homme de droite membre d'un parti centriste -, et ceux qui ont foulé du pied la propriété de Valls sont unanimes : son gazon est impeccable, pas une herbe plus haute que l'autre, un peu comme sa coupe de cheveux. Cela ne surprendra personne puisque le loisir de prédilection de Valls sont le jardinage et la motoculture de plaisance ; il est un des meilleurs clients des marques John Deere et Husqvarna.
A l'extrême opposé de notre ministre de la justice Christiane Taubira qui a pris ses fonctions et sa charge d'un coup, déjà au service de solutions innovantes même si pas si nouvelles que ça (en effet, ça fait bien quarante ans que ces idées sont majoritaires à gauche) à quand un clash qui verra Taubira quitter la place Vendôme lorsque les choses vont sérieusement se gâter pour Hollande et plus encore, lorsque le terme de son mandat approchera et la question de sa ré-élection aussi ?
Car Taubira fera perdre des voix à Hollande (les voix du centre droit), alors que Valls ne pourra que lui en faire gagner (du centre droit au FN).
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Sans vision, sans projet, les yeux rivés sur les sondages de popularité, Valls, - et il le sait -, est le ministre du gouvernement Ayrault le plus populaire à droite, un peu comme son mentor DSK dont il a longtemps déploré sur les plateaux de télé et aux micros des radios, et ce jusqu’aux larmes, la persévérance d'une justice qui n'a eu de cesse de tenter de rendre justice (!) aux victimes de DSK...
Est-ce à dire que DSK ne s’intéressait pas seulement qu’aux femmes de son parti, les hommes jeunes et novices pouvant de temps à autre être aussi l'objet de toute son attention ? (Les jours de vaches maigres peut-être ?)
Là, seuls les renseignements généraux sauront, en particulier, nous renseigner. Nul doute.
Dans cette attente, et face à cette popularité de Valls à droite... on pourra y trouver une raison supplémentaire de désespérer d'un Parti socialiste cause de l'impossibilité pour un homme de gauche de se réconcilier avec un parti qui, avant même de formuler la moindre promesse, a déjà commencé de renier la gauche, trahissant plus vite que son ombre ; de là à penser que sa seule raison d'être, son seul talent, sa vraie vocation est la trahison..
Car, si là d’où l’on vient ne saurait en aucun cas empêcher quiconque d’aller voir ailleurs et de s’y installer, en revanche, il n’est sûrement pas nécessaire, une fois arrivé à destination, de servir plus de plats qu’il ne vous en a été commandé aux fins de se protéger du danger et de conjurer la peur d’un éventuel retour à la case départ exigé par une classe qui n’aura pas oublié que l'Espagne n'est pas la France et qu'Evry dans laquelle - souvenez-vous ! -, Valls aurait ouvertement aimé qu'il y ait plus de blancs, ne sera jamais Neuilly.
Et d’aucuns s’empresseront d’ajouter : combien de temps encore, les rescapés d’un déterminisme social le plus souvent impitoyable devront-ils donner des gages de bonne conduite et de fermeté d’âme (cachez donc toute cette compassion insupportable !) à ceux auxquels ils pensent devoir leur repêchage social, oublieux qu’ils sont de leurs droits et de leurs mérites ? Avant de se précipiter dans le camp des puissants, à droite de l’échiquier politique, comme pour mieux se persuader de la supériorité de la raison du plus fort (tripes sensibles mais coeur de pierre) sur les affects qui minent les plus faibles...
Pour un Valls né de parents étrangers, et qui, face à ceux qui en auraient bien besoin - Français déshérités, naufragés de l’Histoire ; et comme si cela ne suffisait pas... Français privés parfois du secours d’une modernité émancipatrice -, semble déterminé à ne pas rendre, même en partie, tout ce qu’il a reçu d’une France qui n’en était pourtant pas à son premier coup d'essai et à sa première intégration, pour mieux s'empresser de se ranger du côté de ceux qui, bon an mal an et pour faire court... contrôlent, cognent et asservissent ?
Mais... ne prête-t-on pas qu’aux riches, riches puissants et forts, une attention à la hauteur de ses propres ambitions sociales ?