Réalisation : Jess Franco
Année : 1988
Genre : Horreur
L'HISTOIRE : Un mannequin Américain disparaît dans les rues de Paris. Son père engage alors un privé pour la retrouver. Celui remonte progressivement jusqu'a une bien étrange clinique.
La Critique De Titi70 :
Si les remakes sont très à la mode actuellement, il ne faudrait pourtant pas croire que ce phénomène est récent.
Vers la fin des années 80, Jess Franco, cinéaste à la filmographie pour le moins inégale décide de revisiter à sa manière Les Yeux Sans Visage, le classique de Georges Franju.
Le cinéaste Espagnol s’empare de l'histoire original et reunit un panels d'acteurs divers : Helmut Berger, Brigitte Lahaie (à l'époque, la compagne du producteur), Chris Mitchum (oui, le propre fils de Robert), Caroline Munro, Telly Savalas (dont la présence se limite à deux scènes assez brèves), Stephane Audran, Lina Romay, Howard Vernon et Anton Diffring. Le tout sous la bénédiction du producteur René Chateau qui signe également le scénario.
Tout aurait pu ètre réunit pour faire une remake fidèle à l'oeuvre original, sauf que Jess Franco n'est pas Georges Franju et que le réalisateur n'à rien à foutre de la poésie ou du mystère.
On retrouve donc un personnage de médecin plus jeune et désormais directeur d’un établissement psychiatrique, le docteur Frank Flamand secondé par une assistante dévouée nommé Nathalie.
Un soir, la soeur du médecin, Ingrid, est victime d'une attaque orchestré par une ancienne maîtresse de son époux qui finit par lui balancer de l'acide au visage.
Ayant désormais la figure gravement brûlée, Ingrid n'ose plus sortir de chez elle et s'enfonce dans la dépréssion. Avec l'aide de Nathalie et d’un brave homme de main, le docteur Frank Flamand commence à enlever des prostitués qu'il drogue et enferme dans sa clinique avant que celle ci ne serve de cobaye pour des expériences visant à redonner un visage à sa frangine.
Un jour, Barbara Hallen, la fille d’un riche homme d’affaire Américain disparaît. Celui ci, inquiet, décide de faire appel à Sam Morgan, un détective privé qui va progressivement remonter la piste de la disparition jusqu'à la fameuse clinique psychiatrique.
Ce qui frappe d’emblée, c'est que les relations entre les trois protagonistes principaux sont largement plus charnelle, voir érotique que dans la version original. D'ailleurs, le réalisateur ne se prive jamais de sous entendre que tout ce petit monde se livrent régulièrement à de coquines parties à trois.
Comme je vous le précisais en début de cette chronique, il ne faut pas s’attendre ici à retrouver la poésie du film original, car, hormis son pitch de base, rien dans le film de Jess Franco ne rappelle celui de Georges Franju.
Le cinéaste se permet même de changer complètement la fin de l’histoire original. Pour autant, ce remake est il mauvais au point de figurer sur le site Nanarland ? (certain répondront oui puisqu'il y est ) Non, même si il reste très imparfait.
Le film reste un pur produit des années 80 avec son outrance et sa liberté débridé et le revoir aujourd’hui montre que le temps à vraiment passé.
Malgré tout, le but de Jess Franco est avant tout de réaliser une série B qui assure le spectacle et sur ce point, il faut bien avouer que le cinéaste sait y faire, notamment lors d’une scène bien gore ou une nana se fait transpercer le crane par une perceuse électrique ou celle avec l’actrice Stéphane Audran en patiente paralytique un peu trop curieuse et qui se retrouve avec l’aiguille d’une seringue en plein dans l’œil. Ca peut paraitre très con, mais, en bon bisseux de base que je suis, je trouve ça franchement bon.
A noter que Jess Franco en profite également pour faire apparaître un personnage issus d'un précèdent film, puisque le Docteur Orloff vient, ici, faire un tour avec une de ses conquête.
Au final, le film est un pur produit de son époque. Outrancier, gore, parfois légèrement érotique, Les Prédateurs De la Nuit reste un nanar jouissif qui se regarde toujours avec plaisir, à condition de prendre le spectacle pour ce qu'il est.
Peu importe alors que le casting cabotine joyeusement (Helmut Berger fronce les sourcils durant tout le film, Brigitte Lahaie n'a jamais été réputée pour ses talents de comédiennes et Telly Savalas à constamment l’air de se demander ce qu'il fout la, tandis que Caroline Munro joue les potiches éplorée en se morfondant sur son sort) et que le scénario ne soit finalement qu’un prétexte, le film reste le témoignage d’une époque aujourd’hui disparu, mais, ou beaucoup de folie était permise. En tout cas, ce n'est que mon avis.
Note Naveteuse : 15/20