Encore un texte de Sogyal citant Patrul Rinpoche.
Pour trouver le visage de Rigpa, la sagesse inconditionnée et parfaitement claire, sans naissance ni mort, regardez juste au-dessus de vos épaules en ce moment même.
Regardez, regardez simplement la vacuité dans laquelle le monde apparait en cet instant même.
Cette découverte, cet éveil n'est pas bouddhiste, ni tibétain, ni vedantique, ni chrétien, il est le dévoilement de la nature même de votre propre esprit. C'est juste ainsi qu'est la réalité nue.
jlr
“Comment est-il possible que l'étudiant soit introduit à l'esprit de sagesse des bouddhas ?
Imaginez la nature de l'esprit semblable à votre propre visage ; il ne vous quitte jamais, mais sans aide extérieure vous ne pouvez le voir. Supposez maintenant que vous n'ayez jamais vu de miroir. Soudain, on vous en tend un dans lequel vous voyez, pour la première fois, le reflet de votre visage : telle est l'introduction accomplie par le maître.
De même que votre visage, la pure conscience de Rigpa n'est pas quelque chose de « nouveau » que vous ne possédiez pas auparavant et que le maître vous donne. Ce n'est pas non plus quelque chose que vous puissiez trouver en dehors de vous. Cette conscience a toujours été vôtre, elle a toujours été présente en vous mais, jusqu'à cet instant saisissant, vous ne l'aviez jamais vue directement, face à face.
Patrul Rinpoché explique : « Selon la tradition particulière des grands maîtres de notre lignée de pratique, la nature de l'esprit - le visage de Rigpa - est introduite à l'instant même où l'esprit conceptuel se dissout. »A ce moment précis, le maître tranche l'esprit conceptuel, dévoilant Rigpa dans toute sa nudité et révélant explicitement sa nature véritable. En cet instant puissant se produit une fusion des esprits et des coeurs, et l'étudiant a une expérience, un aperçu indéniable de la nature de Rigpa. Le maître l'introduit à cette nature, et simultanément l'étudiant la reconnaît. De la sagesse de Rigpa, le maître dirige sa bénédiction au coeur du Rigpa de l'étudiant. Par là même, il lui montre directement le visage originel de la nature de l'esprit. »
Sogyal Rinpoche, le livre tibétain de la vie et de la mort, p 212