Nous publions l'article de l'association 2ID-Harkis du Loiret paru le 12 octobre 2012 sur son site. Comme chaque année, elle se fait bien discrète la cérémonie en hommage aux harkis. Trop discrète. Au point de passer souvent inaperçue. C’était, le 25 septembre. Une journée comme les autres, pour la plupart d’entre nous.
Le 25 septembre : une journée comme les autres pour les harkis ?
Une journée instituée en 2001 et officialisée en 2003 par Jacques Chirac…
Chaque année depuis 2003, le 25 septembre, la France rend hommage aux anciens harkis et autres membres des formations supplétives.
Le 25 septembre a été institué par Jacques Chirac comme « journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives, en reconnaissance des sacrifices qu’ils ont consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d’Algérie ».
Ainsi, en application du décret du 31 mars 2003, une cérémonie officielle est organisée tous les ans à Paris dans la cour d'honneur des Invalides, et des cérémonies analogues ont lieu dans chaque département dont l’organisation est confiée au préfet.
Cette année, la cérémonie du 25 septembre 2012 était présidée par Kader Arif, ministre chargé des anciens combattants, qui a prononcé à cette occasion un message du président de la République, absent en raison de l’assemblée générale de l’ONU à New York.
François Hollande a ainsi affirmé : « Il y a 50 ans la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s'étaient placés sous sa protection, ceux qui l'avaient choisie et qui l'avait servie », ajoutant que « la France se grandit toujours lorsqu'elle reconnaît ses fautes ». De même, il a déclaré : « …il importe que la vérité soit dite, que les leçons en soient retenues et que les conclusions en soient tirées ».
…qui a aujourd’hui beaucoup perdu de son éclat et de son intérêt.
Aujourd’hui, cette journée censée témoigner la reconnaissance de la France à l’égard des harkis, ne semble plus intéresser grand monde ni déplacer les foules.
D’abord, parce que nos dirigeants ne s’y pressent guère : Nicolas Sarkozy, bousculé par le calendrier électoral, a attendu la dernière année de son mandat pour y paraître, et François Hollande a brillé par son absence, retenu, il est vrai, par l’assemblée générale de l’ONU. Mais il est vrai aussi qu’il aurait pu dépêcher le premier de ses ministres pour appuyer son message et rassurer.
Ensuite, parce que, dans les départements, les autorités officielles se donnent peu de peine pour associer les harkis et fédérer le monde combattant autour de cette cérémonie. Mais il est vrai qu’ils sont peu aidés dans la mesure où le nombre des anciens harkis s’est considérablement réduit et que leurs descendants sont régulièrement écartés au prétexte qu’ils n’ont aucune légitimité à représenter leurs parents.
Au final, il ressort que cette commémoration mobilise beaucoup d’énergie et de moyens au regard du peu de monde qu’elle déplace. Pire, l’hommage que l’on veut rendre aux harkis passe complètement inaperçu aussi bien à Paris qu’en province.
Compte tenu du nombre de harkis encore vivants, ne vaudrait-il pas mieux supprimer les cérémonies locales et organiser un seul hommage national à Paris ? Cela permettrait une meilleure visibilité de ces soldats qui ont combattu pour la France et dont beaucoup sont morts pour elle et souvent à cause d’elle.
Et à défaut d’être visibles, nous ferions faire à l’Etat des économies…et ce ne sera pas la première fois.