Jeudi soir s’est tenu le deuxième débat de l’élection présidentielle. Cette fois, Paul Ryan, colistier du républicain Mitt Romney, était opposé à Joe Biden, l’actuel Vice-Président de Barack Obama.
Par Emmanuel Arthault.
Publié en collaboration avec Le Bulletin d'Amérique.
L’outsider était incontestablement Joe Biden. Après la « défaite » de Barack Obama la semaine dernière, les Républicains avaient là la possibilité d’enfoncer le clou. Nombreux étaient ceux qui pensaient que le « Veep », bientôt âgé de 70 ans, ne ferait pas long feu face au jeune républicain de 32 ans son cadet.
Mais la victoire n’a pas semblé certaine. L’échange a été vif, mais n’aura probablement aucun impact. Ryan a fait quelque faux pas, notamment en dévoilant quelques faiblesses en politique étrangère — un risque que Ken Weinstein avait souligné il y a quelques semaines — sans pour autant révéler le militant opposé à l’interventionnisme de l’État fédéral qui lui a valu d’être apprécié des conservateurs.
De son côté, Joe Biden pourrait avoir donné une très mauvaise image de lui-même : particulièrement expressif, il ne semble pas avoir compris que la gestuelle peut paraître brutale à l’écran. Fred Barnes notait ainsi dans les colonnes du Weekly Standard que Biden rappelait les mimiques d’Al Gore, le candidat démocrate en 2002. C’est aussi ce que les journalistes de Politico ont noté, rappelant que la forme peut menacer le fond — sa maîtrise apparente des dossiers. Sans doute est-il apparu trop agressif, au risque d’avoir crispé l’électorat centriste que les Démocrates doivent aujourd’hui séduire.
À l’issue de ce débat, selon un sondage de CNN/ORC — une chaîne de tendance plutôt démocrate — 48% des téléspectateurs ont estimé que Ryan l’avait emporté, contre 44%. Cependant, un autre sondage, cette fois de CBS, a donné ce dernier vainqueur, à 50% contre 31%.
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