Pédagogie royale, encore et toujours!

Le discours d’ouverture de la deuxième législature sous l’égide de la constitution new-look adoptée le 1er juillet 2011 a été comme souvent un grand moment de pédagogie royale!

Les députés, dans leur quasi totalité étaient là, présents physiquement, tirés à quatre épingles dans leur tenue traditionnelle, remplissant l’hémicycle jusqu’au moindre espace disponible, écoutant religieusement le souverain, applaudissant parfois, puis se bousculant en face du buffet en montrant leur joie de manière un peu surfaite.

Pourtant, la question demeure : ont-ils entendu, compris et assimilé la teneur du discours royal?

Pour le citoyen lamba que je suis,  trois éléments m’ont interpellé dans l’intervention du souverain.

En premier lieu, je retiens  l’appel lancé aux élus de la nation de prendre enfin conscience de leur rôle et son importance  et de “se pencher sur l’élaboration d’un code d’éthique, à portée juridique, axé sur les vertus du patriotisme et du souci de faire prévaloir l’intérêt général”

Cet appel incitera-t-il les représentants de la nation à plus “de responsabilité et de la probité“, à une “participation pleine et efficace à tous les travaux du parlement“, et au “respect du statut juridique de l’opposition parlementaire“.

Ensuite, le rappel par le souverain que “le parlement  est devenu l’unique source de la loi, dont le domaine a été élargi” est extrêmement important dans la mesure où il place les parlementaires face à leur responsabilité directe. Il ne faut pas que les élus de nations s’attendent à ce qu’un autre pouvoir exerce  à leur place le pouvoir que la constitution leur a confié. Ils ne doivent pas se décharger de cette responsabilité et éluder certains dossiers délicats ou épineux.

Enfin, le souverain n’a pas manqué de rappeler aux parlementaires, et par ricochet au gouvernement issu de ce parlement, qu’ils ont “la charge d’élaborer des lois organiques nouvelles et des lois ordinaires, appelées à parachever de manière optimale et dans les domaines les plus divers les dispositions de la nouvelle Constitution”.

Une année après son élection, le parlement n’a pas encore abordé l’étude d’aucun des grands dossiers prévus par la constitution du 1er juillet 2011.

Il faut rappeler qu’il ne reste que quatre ans pour se conformer aux dispositions constitutionnelles, quatre ans pour élaborer, discuter, voter une grosse quinzaine de lois organiques, plus complexes les unes que les autres et un certains nombres de lois ordinaires tout aussi importantes.

Le discours du souverain sera-t-il compris?