Magazine Culture
89 pages, une miniature, et cela suffit pour que s'y impose de façon éclatante le portrait de la narratrice, Magdalena Van Beyeren, native de Delft. Journal intime, livre d'heures, rien n'y est éclipsé de ces petits riens composant le destin d'un femme qui, par amour, a sacrifié la vie de voyages et d'aventures à laquelle la destinaient son origine et uncaractère peu commun, pour se consacrer à son époux et à ses filles, à une existence effacée en somme, sans autres rebondissements que des bonheurs volés aux contraintes et des drames dont on est bien obligé de se remettre. Il est dit au lecteur que ce premier roman a été inspiré à Gaëlle Josse par un tableau du Maître hollandais Emmanuel De Vitte. Ce n'est donc point un hasard si c'estd'un autre tableau que naît en novembre 1667 le récit qui est ici conté : le buste d'elle - à représenter de dos ! exige-t-elle - que l'héroïne commande à un artiste de renom comme il était d'usage au XVIIème siècle. On lit avec un réel bonheur cette oeuvre originaletoute baignée de mélancolique résignation, écrite d'une plume admirablement classique. Un petit chef-d'oeuvre.
Les heures silencieuses Gaëlle Josse Ed. J'ai lu