The Soft Moon – Zeros | LP (Captured Tracks)

Publié le 12 octobre 2012 par Splash My Sound @splashmysound

 Zeros (Captured Tracks), 30 octobre (US) & 5 novembre (Europe))

Dans la discothèque de la maison Captured Tracks, il y a décidément de quoi expérimenter les émois. Alors que le disque tourne tourne, ça pourrait en devenir abrutissant. Il n’en est pourtant rien. Impossible à démasquer d’un coup de baguette, Zeros, la nouvelle pousse des excités de San Francisco, The Soft Moon, te nargue, langue pendante et étalée. Nous parlons bien des trois garçons: Luis Vasquez, Justin Anastasi & Keven Tecon. Après un premier album (2010) & un EP Total Decay (2011) à la centrifuge noise, au fiévreux tantôt mélancolique post-punk, Zeros fait preuve d’une redoutable & compacte épaisseur. Le premier contact est brutal, démoniaque. L’allure est à l’enchevêtrement chirurgical. Les débuts sont macabres. It Ends, et Luis Vasquez serait-il sur le point de succomber alors que son souffle s’éteint peu à peu, faisant suite à une montée aiguisée, terrifiante, les cordes à bout ? Une fin du monde formant l’humus d’une machinerie _ Machines _, tel la source de vie, du souffle qui reprend et s’étend, s’exténue, parcourant fantomatiquement le morceau. Un marasme presque sans fin, des marais à perte de vue.

Mais des clartés se dessinent, Insides conduit la voix de Luis Vasquez vers des aigus propices au renouveau, à lui décrocher ses « yeah » explosifs et significatifs. Ces hurlements de jouissance absolue si bien ressentis lors de la dernière Route du Rock. Les mains dans les cheveux, se les arracher à la racine, tirer, ouvrir grand la bouche, et crier. Mais les messieurs sont raffinés, la noise n’est pas logorrhée. Remember The Future l’indique en associant avec choix & minutie des cordes vrombissante à de légères percussions. Une batterie prend ensuite le rythme et, des sons trafiqués guident les nerfs, les poussent à bout. Dans le grésillement & l’insoutenable aigu qui prend de la vitesse, le paysage se découpe entre jour & nuit. L’accélération guette alors, les clameurs et l’obsession aussi. Oui, Die Life te donne de méchantes palpitations. Plus loin, Lost Years atteint des sommets dans ces dernières minutes où tout prend son sens, et devient entêtant, le rythme & la batterie s’accélérant minutieusement sur un tapis de résonance. Le ventre dans les chaussettes, l’addiction est toute proche. Une noirceur unanime serait presque d’un ridicule gothisme, d’une bêtise morbide, et c’est adroitement qu’ƨbnƎ ƚI ressuscitera les morts par leurs appels crades & glaireux, mais soignés, défunts à queues de pie.

-> En France en novembre: le 13 à Strasbourg, le 14 à Rennes, le 15 à Paris, le 16 à Metz &  le 17 à Lyon

-> Album en pre-order  Edition normale &/ou Edition limitée  !