Récemment récompensé par le prix YOKO ONO pour la paix aux cotés de personnalités emblématiques comme les Pussy Riots, John Perkins, 67 ans, est l'une des plus exemplaires incarnations de cette tirade qu'il a retenu des ses premiers contacts, dans les années 70 alors qu'il oeuvrait comme agent de développement, avec les peuples Shuar d'Amazonie et Quechua des Andes: "the world is as you dream it". Les années qui suivirent furent pour John Perkins une succession de réussites professionnelles au sein d'entreprises de consultants au service des états en difficulté, avec un seul objectif : vendre le maximum de matériel et prestations d'entreprises américaines, pour comforter la domination économique des Etats Unis et asservir les états de la planète à une dette exponentielle.
C'est au travers de son itinéraire professionnel que John Perkins détaille, dans sa première autobiographie "Confessions of an economic hit man" publiée en 2004, les liens intrinsèques unissant multinationales, gouvernement des Etats Unis, la CIA, mais aussi bien sur tous les gouvernements et acteurs économiques des pays qui ont accueilli, pas toujours à bras ouvert, ces hommes de l'ombre dont John Perkins fut l'un des meilleurs représentants.
Quelques décennies de travail acharné feront de John Perkins un homme riche, avec les moyens de changer complètement de vie. Il décide de quitter le monde des affaires pour se consacrer à l'écriture, et en 2000 retourne en Amazonie à la rencontre des Shuar. Sa fondation "Pachamama Alliance" nait de cette nouvelle rencontre, elle est ajourd'hui active dans plus de 60 pays avec l'objectif d'aider les peuples autochtones à préserver leur habitat, leur culture, et leur vision de l'avenir.