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Vol au-dessus d'un nid

Publié le 09 octobre 2012 par Ladytelephagy

Cuckoo

On a tous fait le coup de ramener à la maison quelqu'un que nos parents désapprouvaient. Au moins une fois. Sauf si vous n'avez jamais ramené personne, évidemment, bon. Mais rarement avons-nous ramené quelqu'un d'aussi extrême que Cuckoo, l'étrange gaillard qui s'installe dans la vie de Ken et Lorna lorsque leur fille Rachel se marie (pas grand'chose à voir avec le film). Il faut dire qu'ils ont un peu été pris par surprise : Rachel part en vacances au soleil, et lorsqu'elle revient, elle a déjà la bague au doigt ! Or, de longues et passionnantes études attendaient leur petite surdouée, et ce n'était pas du tout "le plan".
La petite fille chérie est en effet revenue avec un type un peu louche, probablement un peu sale aussi, qui a pas mal bourlingué mais pas fait grand'chose de sa vie, qui pense avoir une vie spirituelle riche mais qui en revanche, de l'extérieur, ressemble quand même bigrement à un parasite fainéant, et prend en plus tout le monde de haut parce qu'il est convaincu que tout cela le rend supérieur aux gens "normaux".
A partir de ce pitch un peu convenu, je m'attendais à une comédie sympathique. Parce que le propre d'une comédie, pour nous faire rire, est de surprendre : soit grâce à ses répliques, soit grâce à ses situations.
Manque de chance, la surprise de Cuckoo ne viendra jamais. J'ai attendu tout l'épisode un retournement de situation qui n'est jamais venu. Et si les parents, passé l'effet de surprise, adoraient Cuckoo et commençaient à adopter son mode de pensée ? Et si au contraire, mis dans ce nouveau contexte, Cuckoo démontrait qu'il est plus qu'un cliché New Age et qu'il peut être un personnage fort, et intelligent ? Et si Rachel découvrait par elle-même que ce mariage est une erreur, et que la famille se retrouvait bloquée avec cet énergumène impossible à mettre dehors (par exemple, il ne reconnaît pas le concept de divorce) ? Il y avait plein de combinaisons de choses surprenantes, ouvrant à des gags variés, mais aucune n'a semblé vouloir se produire.
Chacun est bien dans son petit rôle soigneusement balisé, et personne ne sort des clous : le père est furieux, la mère se laisse embobiner, la fille est extatique, et le nouveau gendre est le boulet irresponsable qu'on imaginait. La série nous invite avec ce premier épisode à compatir à la douleur du père (incompris dans sa "tribu"), évidemment une pauvre victime de l'enthousiasme ambiant, qui voit sa fille chérie idolatrer un abruti, sa femme prendre leur parti, et de surcroit, ses finances être sévèrement plombées. Tout cela est vraiment trop peu engageant...
Evidemment, le léger twist de la fin du pilote pourrait laisser espérer un petit revirement dans la dynamique de la maison, à première vue, étant donné que Cuckoo a une sorte de sursaut de responsabilité. Mais devant ce premier épisode si peu drôle, si peu imaginatif, et si peu déluré (à la limite, si on l'avait vu du point de vue de Cuckoo...), j'avoue ne fonder que peu d'espoirs.
Tant pis ! J'ai pas mal de pilotes à rattraper encore, et ne pas m'encombrer avec une série telle que Cuckoo en cette rentrée ne me fera vraiment pas verser une larme. Et puis, comme je n'ai jamais vraiment été fan d'Adam Samberg (il a même réussi à me gâcher des Digital Shorts dans Saturday Night Live, quand même, vous voyez l'ironie...), c'est pas dommage !

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