Magazine Politique
Je me souviens de l’affaire qui a conduit au remerciement du ministre Alain Jouyandet. J’avais écrit, à l’époque, mon ras le bol d’avoir detels comportements ministériels. Et j’avais trouvé positif l’idée de « chartede déontologie gouvernementale » émise par Jean-Marc Ayrault. Quand bien même je n’étais pas dupe, n’ayant jamais été convaincu par le parti socialiste sur ces questions de morale politique.
Le Canard Enchainé a sorti l’histoire de la ministre Yamina Benguigui et de son Falcon (pas moi, l’avion). 140000 € pour un déplacement au Congo, alors que la charte de déontologie gouvernementale avait mis en avant l’utilisation d’avion de ligne pour les déplacements à l’étranger. L’acte de cette ministre à l’utilité très incertaine (mais au coût évident) pourrait être comparé, toute proportion gardée, à celui d’Alain Jouyandet.
La défense du porte parole du gouvernement NajatVallaud-Belkacem est consternante. « J'ignore dans quelles conditions elle a pris ce Falcon mais enfin, j'imagine qu'il n'y avait pas d'autre choix possible… ». J’imagine… Donc je ne suis pas sure. Donc en fait je ne sais pas. Mais je parle, alors que je pourrais me taire. « J’imagine qu’elle n’avait pas le choix ». Mais si par hasard le choix avait été possible ? « … Connaissant Yamina Benguigui » qu’elle ajoute, la porte parole du gouvernement. Pour Alain Jouyandet, l’opposition s’était déchainée : délit de sale gueule, un ministre de droite de Sarkozy, pensez-vous… Par contre, là, c’est « Yamina Benguigui » : c’est pas pareil papa ! La connaissant, elle ne peut pas avoir fauté. Fermez le ban, plus de discussion possible, merci d’être venu…
« Moi, ce que j'en vois, c'est une collègue ministre complètement investie dans ses dossiers». Sans doute Alain Joyandet et Christian Blanc étaient aussi des ministres très investis dans leur dossier… Je n’ajouterais pas « les connaissant », puisque j’ai été sévère à leur encontre.
La défense du porte-parole est maladroite. Je n’aurais rien dit sur cette histoire finalement pas bien grave de Yamina Benguigui. Mais la communication de campagne très axée sur « le Changement c’est maintenant » et « les dérives à la Sarkozy c’est fini » m’amène à avoir envie d’être sévère, surtout quand je lis cette défense affligeante de Najat Vallaud-Belkacem.
Qui ne met en avant finalement qu'un seul argument : Yamina Benguigui ne peut pas avoir fauté parce que c'est Yamina Benguigui. Qu'elle est ministre de Hollande, et que quand on est ministre de Hollande on ne peut fauter. Clair, définitif. Fermez le ban, applaudissez, et au revoir à bientôt. J'ai le droit d'être amer.
Attendons la suite… « les connaissant », on peut ne pas être optimiste…