Pour Fidor Bank, la banque doit être entièrement communautaire

Publié le 11 octobre 2012 par Pnordey @latelier

La société financière munichoise propose un modèle de banque en ligne sur lequel les clients peuvent échanger des bons plans - quelque soit l'institut financier - et se prêter de l'argent entre eux.

A l'ère 2.0, la banque doit-elle prendre une dimension entièrement sociale ? Pour Fidor Bank, en tout cas, la réponse est oui. La société munichoise veut en effet faire de la finance une véritable expérience communautaire. L'idée de Fidor Bank, qui n'existe qu'en ligne, "est d'avoir une approche plus focalisée sur le client quel que soit le canal utilisé. La communauté constitue en cela le cœur de la stratégie", confie à L'Atelier Matthias Kröner, son PDG. Concrétisée par un espace aux allures de réseau social, Fidor Bank permet à tous, clients ou non, de partager des "bons plans" y compris dans des banques concurrentes, de poser des questions et répondre à d'autres, de suggérer de nouveaux produits ou services et en recommander d'autres... Les contributeurs sont récompensés par ce qui se traduit par des primes en euros et participent à la valorisation du profil du client, qui établit ainsi sa crédibilité et sa notoriété. Quelles sont les raisons d'être de cette communauté ? "C'est d'abord d'éduquer les gens à gérer leur argent pour les rendre indépendants et mieux comprendre les produits" nous dit Matthias Kröner.

Un espace de discussion et d'échanges... bancaires

"Cette initiative est intéressante de par les mécanismes de réseaux sociaux qu'elle utilise, permettant aux utilisateurs de dialoguer entre eux, mais également par la capacité à fournir une éducation financière aux utilisateurs", commente Philippe Torres, Directeur du Conseil et de la stratégie numérique de L'Atelier. "Mais le terme communautaire comporte une part de marketing", ajoute t-il. Proposer ainsi autant d'interactions permettant de collecter des informations sur les utilisateurs pour les transformer en clients.Autre chose : Fidor bank n'a pas de force de vente et fonctionne sur le modèle du commerce social. Comme un bouche à oreille 2.0... Les internautes peuvent voir si un produit est recommandé ou non grâce aux évaluations laissées par les contributeurs. Mais aussi comme un showroom 2.0. Car la plateforme offre la possibilité aux consommateurs d'avoir une meilleure vision des banques avec les produits proposés. La communauté ne se résume cependant pas à un espace de discussion. Par exemple, les participants ont la liberté de négocier des prêts et emprunts entre eux en Paire à Pair, en mode crowdfunding sans autre intervention de la banque que les transferts de fonds entre leurs comptes.

Les origines de Fidor Bank

"Fidor Bank n'est pas loin en cela d'autres initiatives en terme de mécanismes basés sur les réseaux sociaux comme l'utilisent déjà depuis longtemps le crédit social avec Kiva ou avec Babyloan ou encore le crédit classique avec Friendsclear, mais pas en terme d'objectif", souligne cependant Philippe Torres. La communauté se veut aussi source d'innovation puisque ce sont les utilisateurs qui proposent les nouveaux produits et services et ce sont eux qui donnent leur avis sur les suggestions, faisant ainsi émerger les demandes les plus populaires, qui mériteront d'être implémentées. Lancée en 2009, l'idée est partie du fait que "les habitudes de consommation des clients ont radicalement changé notamment en ligne sur les réseaux sociaux et les sites de e-commerce. Et il est évident que le secteur bancaire va être impacté" dit Matthias Kröner.