…une « fiction » pour ne pas oublier ce qu’a été la réalité…
Alice et Lisette ont 17 ans lorsqu’elles sont arrachées de force à leur famille alsacienne pour collaborer à l’effort de guerre en Allemagne. Après un séjour de six mois dans un camp d’endoctrinement, elle sont toutes les deux envoyées dans une usine d’armement où elles ont pour tâche d’accomplir des obus à une cadence inhumaine. Une explosion éclate, elles sont soupçonnées de sabotage et menacées d’être envoyées dans un camp de redressement. Alice et Lisette se croient sauvées lorsqu’on les transfère dans une maternité…
Lisette et Alice apprennent leur affectation
Vous connaissez peut-être l’histoire des Malgré-nous, tous ces alsaciens et mosellans incorporés de force dans l’armée allemande pour se battre contre leur propre pays, la France, pendant la deuxième guerre mondiale. Mais aviez-vous déjà entendu parler des Malgré-elles ?
Le téléfilm de Denis Malleval – très librement inspiré du livre de Nina Barbier, elle-même fille de Malgré-elle – permet de mettre au jour un épisode noir et méconnu de ce pan de l’Histoire de France : des jeunes filles mosellanes et alsaciennes ont été enrôlées contre leur gré dans des camps d’endoctrinement allemands pour leur faire subir un lavage de cerveau, les faire travailler dans des conditions inhumaines, et surtout, surtout pour l’ennemi.
En cliquant sur la photo, un lien vers un site très instructif sur la condition des alsaciens et mosellans pendant la guerre… et plus particulièrement sur le téléfilm en question
Certes, l’adaptation ne reflète pas totalement la réalité car les maternités où sont envoyées les deux jeunes filles n’étaient destinées qu’aux allemandes afin d’apurer la race et d’arriver au type « aryen » (brrr… rien que de l’écrire, ça me fiche la chair de poule !), mais j’ai trouvé intéressant que ces « Lebensborn » – Fontaines à vie - soient montrées au grand jour.
L’histoire entre Alice et l’officier de la Wehrmacht apporte un soupçon d’humanité dans l’austérité ambiante, et j’étais même bien contente de voir qu’ils ont vieilli ensemble.
Pour la petite anecdote, certaines scènes du film ont été tournées au château d’Osthoffen, à quelques kilomètres à l’Ouest de Strasbourg… Honte à moi, je ne savais même pas qu’il y avait un aussi beau château pas si loin de chez moi… et si j’allais lui rendre visite un de ces jours ? A savoir également que quelques communes d’Alsace et de Moselle possèdent une « Rue des Malgré-Nous »… pour ne pas oublier…
Photo prise sur le site Panoramio