Si l'on en croit la culture média de masse et les grotesques suputations superstitieuses quant à la fin de l'humanité le 21 décembre prochain, nous ne serons plus là pour assister à la sortie en salles le 26 décembre du prochain remake de la Dream Team Aja/Levasseur, qui, après ses nouvelles moutures de La Colline a des yeux, Mirrors et Piranha, a décidé de s'attaquer au chef de file de toute une vague horrifique glauque du film de serial killer schizophrène (et plutôt instable), à savoir l'inoubliable et définitivement culte Maniac de William Lustig, dont la prestation hallucinée et profonde de feu Joe Spinnel avait marqué au fer rouge le début des années 80 et toute une génération de cinéphiles. Aujourd'hui c'est la machine de guerre Hollywood, capable du pire comme du meilleur en termes de remake (mais malheureusement le plus souvent du pire) qui propose, après The Thing, Massacre à la Tronçonneuse, Les Griffes de la Nuit et Amityville entre autres, sa resucée de Maniac.
Synopsis : Un psychopathe sème la mort en scalpant de jolies jeunes femmes afin de recréer une image obsédante de sa mère décédée des années auparavant.
La fameuse paire de scénaristes reprend bien sûr à la lettre le script de l'œuvre de Lustig, mais confie la réalisation à Franck Khalfoun, auteur du néanmoins très pauvre 2ème sous-sol, qui on l’espère aura réussi à relever la barre avec un pari aussi osé que le remake d'un tel film. Cela dit, certains parti-pris esthétiques et scénaristiques semblent, au vu de la bande annonce et des images promo, vouloir prendre le plus de distance possible avec son aîné à travers un tournage dont la quasi-totalité est en caméra subjective (rien à voir avec le "found-footage-de-gueule") et une photo ultra-léchée signée Maxime Alexandre. À noter surtout la présence d'Elijah Wood dans le rôle de Franck Zito, dont le côté fluet et fragile contrebalance volontairement avec la masse et la "tronche" de Spinell. Et exit la magnifique Caroline Munro, pour la starlette Nora Arnezeder dans le rôle de la photographe sensible au charme ambigu de Franck.
Présenté à Cannes 2012 et projeté en avant-première pour le 40ème anniversaire de Mad Movies, tout ce que l'on peut espérer c'est qu'Aja et son équipe auront su nous proposer une relecture respectueuse et pourtant détachée et personnelle, afin d'éviter un copier/coller dont la comparaison avec l'original serait inévitable. Auquel cas, on ne se couchera pas de Zito !