Je n'ai pas encore ouvert les volets, aucun regard dehors.
A peine un oeil ouvert, je découvre le noir partiel de ma chambre, je suis dans la brume. Quelle nuit ! Une longue insomnie, une angoisse, des angoisses pour ce dossier que je trouve sans fin, pour cette pression que nous nous mettons tous, pour ce projet que je resasse même la nuit. Finalement le sommeil a repris mais en décalage, je suis défaite au lieu d'être en forme.
La tête est lourde, les muscles mous et pesants, je ne sens aucune force en moi, une douche vite.
Je marche, je sors de ce lieu humide et tiède, une serviette chaude, douce et si agréable, ma peau se réjouit, je revis déjà un peu. Je me serre fort dedans, je prends mon peignoir en coton ultra-doux, chaud, enveloppant. Une petite crème de jour, une fraîcheur extérieure mais aussi un geste de bien-être intérieur.
Je fais doucement les contours de mon visage, de mon cou, trois gouttes sur ma gorge, je me sens bien. Un mascara, un petit peu noir pour mes cils, mon regard s'illumine, je suis là devant mon miroir, je revis.
Un simple jus d'orange avec un zeste de citron, deux fruits, une pomme, une poire d'automne, leurs jus, leurs sucres, je savoure. Je croque deux tartines de bio noir bio, une touche de confiture de prune maison, souvenir du passage de ma mère, je bois une dernière fois.
Où est mon rouge à lèvres ?
Je suis moi, je suis femme, la journée va être belle.
Nylonement