Drôle d’endroit pour une baignade

Publié le 10 octobre 2012 par Kamizole

Effets de la chaleur quasi estivale ? Nonobstant l’interdiction de la Préfecture de Paris qui n’aime pas par principe les baignades dans la Seine (Le Monde 25 août 2012) qui visait une épreuve sportive : la traversée de Paris à la nage, pour laquelle plus de 3.000 participants étaient inscrits. La plupart pour le parcours de 2,5 km mais certains sportifs aguerris entendaient parcourir les 10 km jusqu’au jardin André Citroën, dans le XVe arrondissement.

Impossible paraît-il de bloquer la circulation sur la Seine pendant 4 heures. Ce qui ne semble nullement gêner lorsqu’il s’agit de courses de bolides… La Préfecture de Paris n’aurait accepté qu’à son corps défendant l’organisation de l’épreuve de natation du Triathlon de Paris disputé sur la Seine… Super « bonne décanche » (mauvaise excuse en Solognot) : « parce qu’elle n’avait pas reçu à temps l’avis de l’ARS »… Mon cul, oui ! La fédération française de natation se serait adressée en haut lieu et la préfecture parisienne aurait bien dû s’incliner.

Quant à l’ARS, parlons-en ! Autorité régionale de Santé. La qualité de l’eau de la Seine censée retrouver celle d’antan, ce n’est pas pour demain. Les organisateurs de la traversée de Paris firent pourtant état de prélèvements de suffisamment bonne qualité sous le pont de Bir Hakeim (XVe arrondissement). Pas suffisamment probants car malgré une nette amélioration, l'eau de la Seine reste « manifestement de qualité insuffisante pour la pratique de la baignade ». A qui la faute ? Car Martine Valo fait justement remarquer que « les eaux de la Seine ne sont pas soumises à une surveillance aussi serrée que celle de rivières touristiques comme la Dordogne ou le Lot par exemple. Et comme on ne mesure pas... on ne risque pas d'autoriser ». Je ne vous parle même pas de la plus que calamiteuse qualité de l’air qui participe tout autant à cette pollution. Nous en subissons les remugles jusque sur les collines de Montmorency.

La loi des margoulins encore une fois ! En n’ayant garde d’oublier que grâce à une politique volontariste l’on peut à nouveau pêcher des poissons de montagne - dont l’omble chevalier - dans le lac de Nantua, naguère aussi pollué que le plus infect des marigots.

Or donc, ces ordres n’ont pas dû parvenir jusqu’aux casernes de pompiers de la Ville de Paris. Pourtant généralement disciplinés et respectueux des ordres donnés par leur hiérarchie et les autorités supérieures. Toujours est-il que l’on retrouva un camion de pompiers tombé dans la Seine (Le Figaro 17 sept. 2012) entre le Pont Neuf et la passerelle provoquant un important attroupement de badauds. Tu parles ! Un spectacle gratuit…

Le terme de « camion » est toutefois un peu exagéré s’agissant d’un fourgon. Dont on ignore toutefois comment il a pu glisser - le frein à main était-il serré ? - pour se retrouver coincé entre le quai et une péniche amarrée. Il y eut en effet un signalé précédent : un autocar de tourisme s’ébattant dans la Seine le 29 juillet 2010 vers 20 h 30. Heureusement vide car les touristes autrichiens et leurs deux chauffeurs assistaient alors à un spectacle dans un cabaret parisien comme j’en rendis compte avec la même ironie qu’aujourd’hui Pigeon vole… autocar nage ! (30 juil. 2010).

En effet, mes amis : le pouvoir de nous moquer est le seul qui nous reste à n’être pas taxé non plus qu’interdit : usons, abusons. Les seules limites que j’y mette : ne jamais succomber à la vulgarité des beaufs ou tomber dans le piège du mensonge ou de l’à peu près invérifiable : je ne me sers que de sources trouvées dans la presse, vérifiées dix fois plutôt qu‘une. Vous pouvez donc comme moi rigoler à votre aise, sans arrière-pensées..