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Passez-moi l'expression! Envoyer aux pelotes

Publié le 29 mars 2008 par Caramelito

PELOTE, subst. fém. A. −Boule formée par l'enroulement de fils, de rubans, etc. Pelote de laine, de coton à repriser; laine en pelote; mettre en pelote. Des pelotes de fil, des écheveaux de soie, des guirlandes de cordonnet complètent l'étalage (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.56). Cette table sur laquelle sont posés un paquet de charpie, des pelotes de bandes, une pyramide d'éponges (Goncourt, Journal, 1860, p.850): 1. J'avais obtenu d'elle l'autorisation de fixer à l'arrêtoir de son contrevent une ficelle qui traversait la rue, et venait chez moi s'enrouler en pelote sur un bâton. Loti, Rom. enf., 1890, p.251

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audio mp3 1'47 minute

Pourquoi dit-on envoyer aux Pelotes? Ecoutons plutôt...cette chronique produite et réalisée pour France Bleu. Texte protégé. Voir suite de la note.

Ah, je suis désolé, mais il était hyper désagréable, ce type ! Et puis quel importun ! On se connaît à peine, lui, il insinue des trucs et il m’ demande mes papiers ! Non, mais je rêve. Puis il m’a fait des soucis, après, c’ t’imbécile. Tu me diras, c’est vrai...s’il m’avait dit à temps, qu’il était flic, je l’aurais pas envoyé aux pelotes !
Mais qu’est-ce que c’est ? Des pelotes, maintenant ! On avait dit, pas de gros mots ! Non, mais admettez que c’est un rien obscur, cette histoire d’envoyer quelqu’un aux pelotes, pour « l’envoyer promener, et lui conseiller de s’occuper de ce qui le regarde »...Bon, excuse-moi, maman, mais nous avons en fait deux options : les pelotes : soit c’est sexuel, soit c’est du tricot ! (pédé). Alors. Envoyer une personne aux testicules ne veut rien dire. La jeter dans un tas de laine, non plus. Quoique...
Mais oui, c’est ça ! On disait d’abord, depuis toujours, envoyer paître, et c’est qui qui paît ? C’est le mouton ! D’où la laine, d’où les pelotes ! Trop fastoche !
Eh bien non, et ça ne vient pas non plus d’envoyer péter ! Suivez-moi !
Dès le 12ème siècle, la pelute, qui deviendra pelote est une boule, ou l’amas en boule de fils ou de brins de laine (faire sa pelote, au 19ème, ce sera accumuler, amasser, donc s’enrichir), mais aussi pourquoi pas le boulet de canon. La pelote est aussi pourquoi pas un  groupe de personnes. Le diminutif de pelote, le peloton, c’est à l’origine des fils enroulés, mais c’est aussi une petite unité de soldats. Bientôt, c’est dans le cyclisme qu’on retrouve la tête et la queue du peloton. Mais c’est aux pelotons militaires que nous devons notre « envoyer aux pelotes ». Il ne s’agit pas, heureusement, du peloton d’exécution, mais du peloton disciplinaire ou de punition, qui rassemblait les soldats punis, soumis à des corvées. 
Or donc...ce sont d’abord des bidasses qu’on envoya aux pelotes, en argot. Ensuite, on envoya promener, sur les roses, paître, ou se faire voir ailleurs. La pelote a aussi donné peloter, qui se pratiqua au jeu de paume avant d’être pratiqué ailleurs...
Voila ! En un mot comme en cent, c’est ça !


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