Japan Expo est une bonne occasion de rencontrer des artistes, même lorsqu’ils ne s’y produisent pas. C’est ainsi que, grâce à notre cher Dimitri de Kochipan, j’ai pu faire la rencontre de Tsubasa Imamura, chanteuse folk nippone et de son manager, producteur et guitariste brésilien Robert Regatoni.
J’ai découvert une artiste charmante et singulière qui ne cesse de parcourir le monde avec l’esprit ouvert, une philosophie à l’image de sa musique. Le duo est revenu pour la seconde fois à Paris, après un premier concert en 2011, et a offert deux concerts gratuits pour y rencontrer ses fans et présenter son dernier album How To Fly, que j’ai eu le plaisir d’écouter pendant tout l’été et que je vous recommande très chaudement.
Je vous propose aujourd’hui de découvrir cette artiste en musique, en images et en mots avec un live & photo report, signé par ma collaboratrice Natacha qui a eu le plaisir d’assister au concert de la veille et qui nous en a rapporté des photos et ses impressions sur le show. S’en suit l’interview avec Tsubasa et Robert sur de nombreux sujets (en anglais, un vrai plus pour des échanges directs !) : ses concerts, son jeune parcours, l’écriture et la composition de ses morceaux mais aussi sa rencontre avec Robert et le duo assez original formé par ces deux musiciens.
C’est parti, bonne découverte !
Tsubasa: live @ Le caméléon
Le jeudi 5 juillet au bar le Caméléon à Bussy St Georges se produisait la chanteuse et compositrice Tsubasa accompagnée de son producteur / manager Robert Regatoni… Un concert organisé par Kochipan et Social Alienation pour notre plus grand plaisir.
Nous voilà devant une petite scène sans fioritures, éclairée d’une simple lumière aux couleurs orangées donnant une ambiance chaleureuse et apaisante. Le ton est donné : le concert se veut plus qu’intimiste et s’avère très convivial. Tsubasa et Robert sont très proches de leur public : on discute, rigole avec eux pendant de courts interludes entre chaque chanson.
Les chansons se suivent sur des mélodies pop folk douces et envoûtantes où le son des deux guitares est en osmose et s’harmonise parfaitement avec la voix veloutée et teintée d’émotions de la charmante Tsubasa.
Ce savant mélange à la fois doux et mélancolique devient plus rythmique avec les chansons de Robert, qui nous transporte immédiatement vers d’autres contrées. Nous avons eu le plaisir d’écouter 9 chansons dont Hadashi no shoujo littéralement traduit la fille aux pieds nus dont les artistes nous invitent à regarder le clip.
On apprend aussi que Tsubasa est ambassadrice de la culture dans sa ville natale de Kanazawa et c’est avec humour que Robert rajoute qu’il y pleut beaucoup !!! Le concert s’achève avec la chanson Orange où un nouvel instrument entre en jeu et apporte à la mélodie une note subtile et rafraichissante par dessus laquelle se pose la voix délicate de Tsubasa, amenant une autre dimension à celle ci.
Mais ce n’est pas tout à fait fini car Tsubasa et Robert restent encore avec nous pour une longue séance de dédicaces et photos… On pouvait y acheter leur second album, pendant que le 1er est à commander sur le site de Social Alienation.
Ce fut un concert qui n’a pas manqué pas de charme, on fait presque partie de la famille tellement Tsubasa et Robert sont proches, à l’écoute de leurs fans. Des musiques envoûtantes, sublimées par la douce voix de Tsubasa… Un enchantement pour nos oreilles et nos yeux !
Tsubasa & Robert : rencontre(s) autour du monde
En ce samedi 7 juillet c’est dans l’une des salles d’interview de Japan Expo que nous nous installons avec Tsubasa et Robert… Ambiance détendue, échanges de cartes de visite, nous commençons en douceur en abordant le concert du jeudi, deux jours auparavant.
Quelles sont vos premières impressions après votre concert au Caméléon ?
Tsubasa : Avant même ce concert nous avons eu un fan meeting la vieille, au Kawai Café et j’ai été assez impressionnée de voir un petit café si mignon en plein milieu de Paris. J’ai aussi été très agréablement surprise de revoir certaines personnes que nous avions rencontré l’année dernière lors de notre premier concert à Paris. C’était génial.
En ce qui concerne le concert, nous l’avons fait dans la ville de Bussy St Georges. J’ai beaucoup aimé cette ville : jolie, très calme… En plus ils avaient mis les affiches et des informations sur le site de la ville de Bussy, quelques journaux et sites internet. Quelques personnes sont venues par curiosité et j’étais très contente parce qu’ils se sont mélangés à des français qui nous connaissaient davantage, à des japonais, des gens d’un peu partout en fait et ce mix m’a vraiment plu !
Et concernant le concert lui-même ?
Tsubasa : Concernant la playlist j’ai surtout joué surtout des morceaux du nouvel album mais ce que je retiens c’est que, pendant que j’étais « on stage » je pouvais voir dehors car il y avait beaucoup de fenêtres dans la salle et donc pendant que je jouais je pouvais voir la ville dehors, je pouvais voir ce petit bout de France… Ça m’a vraiment plu.
Je suis venu pour en savoir encore plus sur ce pays et je suis ravi de voir, comme ici à Japan Expo, à quel point les français sont intéressés par la culture japonaise. Si je fais de la musique c’est aussi pour construire ce genre de pont, pour en apprendre davantage sur la France et que les français en sache encore plus sur le Japon.
Vous avez déjà fait un grand nombre de concerts au Japon mais aussi à l’étranger : France, Corée, …
Robert Regatoni, complétant une liste qui semble interminable : Brésil, Autriche, Bulgarie, etc, etc ! (Rires)
Parmi tous ces concerts quel est celui qui vous a le plus marqué, LE concert ?
Tsubasa : Tous ces pays où j’ai pu faire ces concerts SONT spéciaux, car ils sont tellement différents les uns des autres, de par leur ambiance, leur public, leur salle… Je les tous aimé d’une façon ou d’une autre. C’est vrai que le Brésil tiens une place à part, cela fait quatre ans que j’y vais régulièrement et que beaucoup de Brésiliens m’encouragent…
Après il y a ce concert s’est déroulé au WCS (World Cosplay Summit) au Japon, qui est un très gros évènement là bas. C’était le dernier jour et avaient lieu les finales de cosplay, pour lesquels le Brésil avait réussi à se qualifier et c’est moi qui chantait leur thème. Et comme cette année là c’est eux qui ont gagné je me suis retrouvée à chanter à nouveau le thème mais accompagnée de Mario, Luigi et Donkey-Kong qui dansaient avec moi ! (Rires)
Passons maintenant à votre musique… Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de vos références ?
Tsubasa : Quand j’étais très jeune, j’ai commencé par écouter de la musique américaine avec Carole King puis Jesse Harris, l’un des compositeurs de Norah Jones. Je les écoutais quand j’étais petite et je les écoute toujours. J’écoute et j’aime aussi des comédies musicales, comme celles qu’on joue sur Broadway.
Quand est-ce que vous avez commencé à jouer ?
Tsubasa : Quand j’étais petite je passais surtout du temps à dessiner et à fabriquer des choses. Donc quand j’ai commencé la musique, vers 12 ans, c’était dans le prolongement, pour fabriquer des choses. J’ai commencé à faire des concerts quand j’avais environ 19 ans.
Comment travaillez-vous lorsque que vous écrivez ou que vous composez ?
Tsubasa : Sur le premier album j’écrivais sur la nature, sur les choses qui m’entourais et les endroits que je découvrais lors de mes voyages. Pour le deuxième, je commence à devenir une professionnelle donc c’est assez différent. Je regarde des films, lis des mangas, je multiplie les expériences et j’essaye d’en faire un mix pour mettre tout ça ensemble, et en faire de la musique…
En fait il s’agit plus d’inspirations culturelles pour cet album ?
Tsubasa : Voilà, exactement.
Justement dans cet album, quels sont les messages que vous voulez faire passer ?
Tsubasa : En fait dans le premier album, j’ai mis des chansons que j’avais écrit sur plusieurs années, que j’ai regroupées sur ce même CD. C’est comme une partie de moi-même, une thérapie. Pour le second j’ai commencé à penser aux autres, au public que j’ai pu rencontrer à travers mes concerts… Par exemple il y a une chanson que j’ai créé en Europe lors de la tournée de l’an dernier (clip ci-dessous, NDLR), une qui m’a été inspireé par le long métrage d’animation Raiponce… Il y a beaucoup d’influences !
Puisque l’on parle d’animation… Quelle place pour la japanime et les mangas ?
Tsubasa : En fait j’en regarde beaucoup, quasiment tous les après-midi comme les enfants ! (Rires) De temps en temps je vais aussi dans des manga kissa pour en lire quelques uns. J’ai été bercée durant mon enfance par Ranma 1/2, Cat’s Eyes, Saint Seiya, City Hunter et beaucoup d’autres…
Comment vous-vous êtes rencontrés vous et Robert et comment vous avez commencé à travailler ensemble ?
Robert : En fait je possède un club au Japon, le DNA Rock Café, et elle est venue y jouer. Quand je l’ai entendue j’ai demandé à mon staff son CD et ils m’ont répondu qu’elle n’en avait jamais fait un. Je me suis dit que c’était impossible : « une aussi belle voix et d’aussi belles chansons et pas de CD… Hors de question !«
On a commencé à en parler et j’ai fini par lui proposer de la produire. Et nous avons commencé à travailler ensemble.
Qu’est-ce que chacun de vous aime le plus chez l’autre ?
Tsubasa : J’aime beaucoup sa façon de penser, et notamment de toujours penser au futur plus qu’au présent, de toujours avoir en tête des idées nouvelles.
Robert : Je trouve sa façon de composer de la musique assez incroyable, très spéciale. Je suis moitié brésilien et moitié japonais donc j’ai écouté vraiment beaucoup de genre de musique mais je vous assure que la sienne est vraiment…
Unique ?
Robert : Complétement unique, la mélodie, la voix, la façon de mettre les mots dans la musique, la façon de les chanter mais aussi la façon de jouer, car il faut savoir qu’elle n’a jamais pris une seule leçon de guitare et qu’elle utilise des arrangements assez étranges, c’est impossible en la regardant si ça va sortir un do, un si ou un mi… C’est assez incroyable !
Quels sont vos futurs projets ?
Robert : Lorsque nous sommes allés réaliser le deuxième album, au Texas, nous avons enregistré 22 chansons alors que cet album n’en contient que 10 ! Donc nous avons pas mal de chansons sur lesquelles travailler. Nous réfléchissons également à réaliser de nouvelles interprétations de thèmes ou de chansons appartenant à des animes très connus, mais adaptés dans le style de Tsubasa.
Dans cette optique nous allons créer une page Facebook japonaise, brésilienne ET française pour demander au public quelles sont leurs chansons préférées, celles qu’ils aimeraient voir dans ce CD, et on mixera les choix de tous ces pays. Je suis sur que ça devrait bien s’accorder !
Merci Tsubsa et Robert… Et longue route !
Un grand merci à ces deux artistes d’une simplicité et d’une gentillesse à toute épreuve. Merci pour leur temps, leurs sourires et pour leur grand talent ! Jetez-vous sur How To Fly pour découvrir leur musique, vous ne le regrettez pas ! Merci également à Dimitri de Kochipan et à Social Alienation.
Enfin, en premier bonus, voici toutes les photos du concert et de l’interview de Tsubasa. (© Natacha & Gally pour Paoru.fr)
Et en second bonus, preuve du lien à part de Tsubasa avec le Brésil,voici son interprétation de Pés Cansados, le titre de l’artiste brésilienne Sandy :
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