Pauvres proies et prison dorée
Fiction inquiétante autour des quartiers riches surprotégés
LA ZONA
PROPRIETE PRIVEE
de Rodrigo Plá avec Daniel Giménez Cacho, Maribel Verdú… 1 h 38
Le pire des mondes possibles est en marche. De
Johannesburg à Malibu, les riches se barricadent dans leurs villas
ultra protégées, attendant fusil à la main qu’un pauvre s’essaye à
déjouer leur système de sécurité flambant neuf. Les propriétés privées
se sont transformées en enclaves, villes à l’intérieur des villes,
bulles coupées du réel par des murs sécuritaires derrière lesquels
prolifèrent les bidonvilles, dont l’étendue grandit chaque jour un peu
plus, jusqu’à former un seul et unique continent de pauvreté. Le
manque, la survie et l’envie d’un côté. De l’autre, une paranoïa
obscène. Vous ne rêvez pas, ceci n’est pas le pitch du prochain John
Carpenter, le temps n’est même plus de la politique-fiction dans son
versant catastrophiste. Cette description d’une séparation définitive
d’un monde, suivant la plus abominable des logiques économiques, est
celle que décrivait l’essayiste Mike Davies dans un ouvrage paru en
France l’an passé, le Pire des mondes possibles . Elle est rejointe aujourd’hui par La Zona,
premier film mexicain de Rodrigo Plá, 39 ans, né à Montevideo et
inconnu au bataillon jusqu’ici (deux courts métrages en dix ans). Suite ....Philippe Azoury-Libération-26 /03/08
Site officiel du film