Il ne s'était pas exprimé dans la presse depuis l'affaire du Sofitel en mai 2011, Dominique Strauss-Kahn sort aujourd'hui de son silence. Dans un long entretien accordé au Point à paraître ce jeudi, l'ancien directeur du FMI se livre sur la politique, sa vie privée, les affaires du Sofitel et du Carlton. Il indique cependant s'interdire "tout commentaire sur la situation politique française et le gouvernement actuel".
"Qu'on me laisse tranquille !"
Devenu selon lui "objet d'une traque médiatique", Dominique Strauss-Kahn lance: "Qu'on me laisse tranquille !". "Je n'ai jamais été condamné, ni dans ce pays, ni dans aucun autre. Par conséquent, rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique qui, certains jours, finit par ressembler à une chasse à l'homme", explique-t-il. "Je ne supporte plus qu'on s'arroge le droit d'abuser de ma situation et des enquêtes judiciaires qui me visent – à tort – pour bafouer ma privée et en livrer aux quatre vents des lambeaux réels ou inventés, au prétexte de je ne sais quelle transparence moralisatrice. Qu'on me laisse tranquille !", souligne-t-il.
"Je ne suis plus un politique, mais pas non plus un people"
Au cours de cet entretien, Dominique Strauss-Kahn dénonce le comportement des médias et revient sur les nombreuses atteintes à la vie privée dont il est victime. "Je ne suis plus un politique, mais pas non plus un people. Je veux disposer de ma liberté d'aller et venir sans être traqué", affirme l'ancien directeur du Fonds Monétaire International, précisant qu'un "photographe guette en bas de (chez lui) un jour sur deux". "Ce qui est inacceptable, c'est qu'on piétine ma vie privée et celle de tous ceux qui me croisent ou fréquentent", explique l'ex-futur candidat à la présidentielle rattrapé par le scandale en mai 2011. Concernant l'affaire du Carlton où il reste mis en examen pour "proxénétisme en bande organisée", DSK assure n'avoir "jamais mis les pieds dans cet hôtel". "Comme il y avait des prostituées, me voilà accusé d'avoir conçu un réseau de prostitution à mon service, donc d'être un proxénète - c'est aussi artificiel qu'absurde. J'ai dit et je répète que j'ignorais que certaines de ces femmes étaient payées pour être là", précise-t-il.
Dominique Strauss-Kahn évoque également le livre "Les Strauss-Kahn" de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, journalistes au Monde. "Les auteurs ont ramassé tous les ragots sur mon compte depuis des années - faux pour la plupart", explique-t-il, avant d'ajouter: "Elles ont inventé des scènes, additionné des pseudo-confidences, repris la chronique des vieilles affaires dans lesquelles j'ai été soupçonné ou poursuivi mais sans insister sur le fait que j'ai toujours été innocenté".