Point sur le nucléaire japonais

Par Barthelemy85 @Barth_et_lemy

Je ne reviendrai pas sur les évènements qui ont « secoué » le Japon en mars 2011, suite auxquels le gouvernement a pris un virage à 180°. Le mois dernier il a été décidé de sortir du nucléaire d’ici 30 ans.

Comment faire face à la demande énergétique sans le nucléaire ? L’énergie propre ne représente pas plus de 5%, de la production nippone. La solution: une importation de gaz et de pétrole qui fait augmenter, non seulement les importations, ce qui en période de crise n’est pas très bon, mais également le prix de l’énergie(20%). Ce qui en plus de pénaliser les ménages, cela pénalise la productivité des entreprises. Pour le moment, les politiques croisent les doigts pour que Iran et Israël ne guerroient pas , ce qui ferait exploser le prix des matières premières…

Le pouvoir politique se retrouve un peu le cul entre deux chaises avec des législatives qui ont lieu dans quelques semaines. D’un côté, une opinion publique plus que défavorable au nucléaire, de l’autre l’équilibre de la balance commerciale à préserver. Les conséquences sur l’environnement sont le dernier problème du japonais de base…tant que son I-phone (produit américain importé, qui n’est pas bon pour la balance commerciale…) a de la batterie, tout va ! Les dirigeants ont, certes, annoncé un arrêt du nucléaire, cependant, il y a une semaine un chantier de centrale a repris. Ce qui veut dire que cette merveille de technologie va fonctionner au moins 40ans… A l’heure actuelle, au Japon, deux réacteurs sont en activités. Il est prévu de rallumer, petit à petit, les 48 autres dans les mois à venir suite à différents contrôles (normes antisismiques,etc) Je pense que l’arrêt du nucléaire annoncé est un moyen de faire passer la pilule pour l’instant, même si, le japonais est un bon citoyen. Cet été, comme l’année dernière, ils ont demandé à la population de faire attention à leur consommation. Résultat, cette année, encore 6 % de baisse sur les ventes d’énergie par rapport à 2011, sachant que pendant l’été 2011 la consommation avait chuté de 28% en comparaison à 2010… Les élections législatives vont permettre de voir quel est l’effet de « Fukushima », surtout pour le parti vert créé en juillet de cette année. Le nombre de siège qu’il va obtenir montrera l’importance de l’écologie dans l’archipel. Les politiciens doivent également composer avec les industriels et notamment l’industrie nucléaire. La France aussi joue son rôle, puisque l’ambassadeur de France (qui « me connait ») a dernièrement rencontré le Cabinet du premier ministre japonais. Et oui, le Japon représente 6% du chiffre d’affaires d’AREVA, l’arrêt du nucléaire n’est pas une bonne nouvelle pour la multinationale. En conclusion, il est beaucoup trop tôt pour tirer des conséquences de Fukushima. Le flou actuel de la politique énergétique ne profite à personne. Une chose est certaine, dans 40 ans, on continuera de parler de la centrale, le démantèlement devant durer au moins 4 décennies.