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L’Afrique pour nourrir le monde

Publié le 10 octobre 2012 par Ameliepl

L’Afrique pour nourrir le mondeSelon un rapport que vient de publier les Nations Unies, 868 millions de personnes dont 239 millions en Afrique ont souffert de sous-alimentation chronique durant la période 2010-2012, un chiffre stable. Pourtant, pour le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), une des principales solutions est de soutenir les petits agriculteurs, notamment africains.

A l’occasion de la publication de ce rapport, Le Monde a longuement interviewé le Nigérian Kanayo F. Nwanze, président du FIDA,  une institution onusienne chargée de soutenir des programmes de lutte contre la pauvreté rurale dans les pays en développement.

Le président du FIDA se dit confiant dans “la capacité des populations à s’organiser et à se structurer pour être en mesure de mener des actions collectives”. Il n’exclut pas pour autant d’augmenter la productivité des petits exploitants des pays du sud par l’utilisation modérée des engrais et de semences améliorées. Mais l’augmentation de la productivité ne sert à rien sans une amélioration de la commercialisation des productions qui passe par l’accès au crédit, aux marchés et à “un certain nombre de services et d’infrastructures [dont] des installations de stockages fiables”.

Citant l’exemple du Vietnam, devenu exportateur de riz produit à 60 % par l’agriculture paysanne, Kanayo F. Nwanze précise que “dans les pays en développement, les petits cultivateurs produisent 80 % de ce que les gens mangent […] Il faut faire de la transformation de l’agriculture paysanne en agriculture commerciale un défi national”. Or, le rôle de l’agriculture familiale et paysanne, qui représente quelque 500 millions d’exploitations dans le monde, n’est pas reconnu à sa juste valeur.

“Notre objectif, au FIDA, ajoute-t-il, est de montrer que le petit paysan est un businessman qui veut produire plus pour gagner de l’argent, envoyer ses enfants à l’école, avoir accès aux mêmes services que les citadins. Il faut convaincre les jeunes d’aujourd’hui, ceux à qui incombera la tâche de nourrir le monde d’ici 2050, que l’agriculture est une activité économique qui peut être rentable.”

Face au phénomène des achats massifs de terres africaines par les entreprises étrangères, le président du FIDA estime que, si “les investisseurs s’intéressent à l’Afrique, c’est que qu’il en voient le potentiel” avant de conclure : “L’Afrique peut se nourrir et nourrir le monde”.

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