A las cinco de la manana…
Sarkozy et Obama : des parents-thèses ?
J’ai déjà eu l’occasion d’assouvir ici même ma fascination (malsaine ?) pour l’analyse comparative entre Sarkozy et Obama. On se souvient que le premier jalousait le second, et que chacun des deux avait suscité, au moment de leurs élections respectives, une immense vague d’espoir. Aucun des deux n’était d’ailleurs « prévisible » si on comparait leur candidature à l’ADN de leur pays : Sarkozy, élu urbain au sang-mêlé, se différenciait des rois ruraux et paysans qui avaient gouverné le pays ; Obama de son coté était, sans qu’il soit besoin d’expliquer pourquoi, aussi une nouveauté. Honnêtement, je ne croyais guère à leurs chances à l’un comme à l’autre.
Une fois aux manettes, Sarkozy l’Américain et Obama l’Hawaiien ont cependant divergé sur leurs méthodes de gouvernement : Sarkozy fit le choix d’ouvrir mille réformes, avec le risque de n’en développer que quelques unes. Obama fit l’exact inverse, en se focalisant sur une grande réforme (celle de l’Assurance maladie), dont on dit qu’elle est un verre à moitié vide ou à moitié plein. Rajoutons pour faire bonne figure et être exhaustif que le premier, petit homme bondissant, était dynamique, extraverti, autoritaire, tandis que le second est calme, posé, réfléchi, et … tout en longueur.
Sarkozy a perdu, avalé par une vague d’impopularité sans précédent. Désormais, la question devient : et le second ?
Des débats difficiles, une fin pas facile
Car, au plan de l’analyse de la conduite du changement, les résultats de Novembre prochain seront extrêmement importants. Ils viendront trancher entre les mérites respectifs de l’omniprésidence et de l’obaméthode. Vont-ils consacrer la méthode Obama (par opposition à celle de Sarkozy) ou bien démontrer qu’indépendamment du style présidentiel, la situation actuelle est fatale pour tous les gouvernements en place ?
On sait déjà ce qui est arrivé au Royaume-Uni, en Espagne, en Grèce… en Italie… Les gouvernements ont tous été battus, qu’ils aient été de Gauche ou de Droite.
La comparaison France-Amérique est d’autant plus intéressante qu’au-delà de leur bilan, les deux hommes n’ont pas des concurrents comparables : Mitt Romney est un OVNI, un mormon multimilliardaire qui a beaucoup de mal à se faire passer pour un quidam ordinaire, pas du tout le type de positionnement d’un François Hollande. D’ailleurs, Obama a fait la course en tête alors que Sarkozy avait été distancé tout du long.
Et pourtant, malgré tout ces points, Obama et Sarkozy ont un point commun : ils ont raté leur débat en face-à-face et, faute d’avoir écrasé un rival que l’opinion publique considérait comme moins bon, ils y ont perdu des plumes. Si Barack Obama est finalement vaincu dans les urnes, il faudra s’interroger sur la dureté de la démocratie moderne : quelles que soient les options prises, les personnalités ou les méthodes de réforme, on ne pourra que constater qu’il devient décidément de plus en plus difficile de se faire réélire. Ce serait un comble qu’Obama échoue là où Bush Jr a réussi !
Angela Merkel aura du souci à se faire !
DébatMerkelObamasarkozySujets: Paso Doble | No Comments »