La visite de notre Président en Angleterre, au delà des innombrables commentaires sur son épouse, officialise un tournant majeur de la politique étrangère française et annonce ce qui va suivre dans le domaine de la politique intérieure.
Au plan européen, c’est la fin du partenariat privilégié avec l’Allemagne et le Bénélux en ce qui concerne la politique européenne, et donc une présidence française qui va essayer de promouvoir une politique ultra-libérale alignée sur celle des anglais. L’Europe politique a définitivement vécu au bénéfice d’une zone de libre-échange au bénéfice des possesseurs de capitaux. L’Europe “protectrice” dont parlait N. Sarkozy au cours de sa campagne est mort-née. On peut même s’attendre à ce que la monnaie commune sorte malmenée de cette Présidence.
Au plan international, la concomitance de cette visite et de l’annonce de l’envoi de 1 000 Soldats français supplémentaires en Afghanistan marque l’alignement sur la politique de G.W. Bush et ce au moment-même où celle-ci est totalement décriée aux USA.
Au plan intérieur, les références à la continuité des politiques Thatcher-Blair, l’admiration manifestée pour le modèle thatchérien face aux français de Londres nous met en perspective la casse annoncée du droit du travail (qui sera officialisée le 1er Mai, provocation supplementaire), précarisations supplémentaires et bas salaires au nom de la lutte contre le chômage (alors que le chiffre officiel de 5% de chomeurs au Royaume-Uni n’existe que parce qu’il y a, à côté, 2 millions et demi de gens classifiés comme “handicapés” - contre 600 000 en France-). Elle nous permet de prévoir une accélération des “réformes” sarkoziennes, en réalités des attaques, dans tous les domaines contre les acquis sociaux et une finance dont la prospérité se rapprochera de celle, enviée par nos rentiers, des performances de la City.
On peut craindre que notre Président fasse, dans ce domaine, ce qu’il a dit, y compris pour l’amélioration du pouvoir d’achat, mais des plus riches seulement.