Alors que toutes tes connaissances se dirigent vers l'Orangerie ( A Place to Bury Strangers), tu te tapes la Rotonde, bien garnie en l'occurrence, pour Hidden Orchestra.
Pas de support, les Ecossais sortent de coulisses à 20:15.
Disposition scénique originale: personne à l'avant-plan, deux batteurs, aux extrémités gauche et droite, au fond, un trompettiste, flanqué du leader ( bassiste, contrebassiste, claviers, programming) et d'une séduisante violoniste/claviériste.
Les noms?
Joe Acheson(bass/samples), auparavant le collectif s'appelait Joe Acheson Quartet- Poppy Ackroyd(keys/violin)- Tim Lane(drums, trombone)-Jamie Graham(drums) et en guest, on suppose, Phil Cardwell à la trompette.
L'electro-jazz combo vient de sortir un second album ( 'Archipelago') et compte nous en jouer plusieurs plages.
Une ' Ouverture' planante et filmique, aux confins de l'ambient, du classique, de l'acid jazz, du trip hop et de la lounge music, là où Steve Reich rencontre Portishead, en passant par le paradis pour saluer Debussy et Marc Moulin.
L'atmosphérique 'Spoken' annonce l'éveil de la nature, tout en douceur, en utilisant une palette pastel.
La trompette gambade librement sur les rythmes imprimés par le duo de batteurs et la panoplie de samples.
Vachement hypnotique.
L'élégant 'Strange' se retrouve sur ' Night Walks' de 2010. Poppy switche des claviers vers un violon plaintif, joue à
l'unisson avec le trompettiste avant de s'essayer à la dentelle en arpeggio.Un voisin cite The Cinematic Orchestra, pas con!
Un petit piano chinois espiègle introduit 'Reminder', percussions décoratives, accélération sensible du tempo , samples Star Wars, un drame s'annonce.
Break, le calme réapparaît, quelques oiseaux marins piaillent en background, le bateau regagne le port.
L'orchestre caché enchaîne sur ' Dust' au ton solennel et drumming martial.
An unreleased track, ' The Burning Circle' , même architecture plus voix off et craquements sinistres.
Après 35' de cette sauce, tu commences à assimiler les plans du scénariste, tu te dis, c'est bien beau et diantrement bien interprété, mais tu te souviens d'une critique, pas gentille, publiée par BBC Music : "The line between the atmospheric and the asinine is a fine one..." et sans être aussi caustique, tu dois avouer que tu commences à te faire chier.
Par contre à tes côtés, Bruxelles apprécie.
'Tired and Awake' porte bien son nom.
On démarre dans l'austère, ce sera un electronic requiem, 'Seven Hunters'.
Le sinueux 'Hushed' a été composé avec l'aide d'un producer de Prague ( Floex), il sera suivi du complexe ' Flight' , la plage la plus longue, alternant mouvements soyeux et coups d'accélérateurs brutaux.
Pas de tout repos le trip, heureusement, Poppy, l'hôtesse, est attrayante.
'Wandering' au double drumming jazzy est proche des derniers efforts de Miles Davis.
Le set prend fin avec ' Antiphon' aux coloris Mike Oldfied croisant Amon Tobin.
Climax final et ovation immense.
Un bis
' The Revival' an older track.
Un concert pour lecteurs du Trax magazine, celui qui décode les tendances de la musique électronique et de la culture club pour les rendre accessibles à un public exigeant