1960, la belle agent de la CIA Nico a de sérieux doutes sur sa mère qu’elle vient de retrouver… Sitôt découverte, l’espionne “en sommeil” passe à l’attaque. L’opération “Femmes fatales” est lancée.
Scénario de Fred Duval, dessin de Berthet
Public conseillé : Adulte et adolescent
Style : Aventure, Science-fiction Paru chez Dargaud, le 05 Octobre 2012 Share
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Concept et Histoire
1947 : 2 soucoupes volantes s’écrasent aux USA et en URSS. Les 2 super puissances rivales s’approprient la technologie Alien et maintiennent ainsi le rapport de force. Dans ce passé “uchronique”, certains éléments restent constants mais la technologie a beaucoup évolué. Nous retrouvons dans les années 60, Nico, jeune et belle espionne, dans ce monde alternatif où voitures volantes, spatioport, cinéma en 3D et gadgets en tout genre pullulent. Recrutée par la CIA, Nico est un agent de terrain particulièrement efficace. Seul défaut dans sa cuirasse, Nico recherche toujours ses parents…
Dans le précédent tome, Nico avait retrouvé sa mère, Helen von Braun, mais le doute s’installe. Profitant d’une mission de surveillance sur l’attaché culturel de l’ambassade de Tchécoslovaquie, un espion connu sous le nom de “Mr Curd”, elle obtient confirmation de ses soupçons. L’agent Moog, son mentor et père adoptif, va cuisiner la soit-disant mère de Nico, pour connaître sa véritable identité et ses motivations. Mais l’espionne en sommeil le prend de vitesse. L’opération “Femmes fatales” est déclenchée. La fausse Helen se lance à la recherche d’un contact confidentiel, connu de quelques rares agents de la CIA (dont moog). Une course poursuite enragée s’engage alors entre elle et le duo Nico / Moog.
Mais que cherche t-elle et quels sont les liens avec Nico ?
Ce que j’en pense
Fred Duval, maître des récits uchroniques (Jour J, Hauteville House) nous sert un cocktail raffiné, dosant avec minutie, aventure et course poursuite, espionnage et anticipation. Fred nous livre un mélange improbable et très divertissant aux références multiples (Les romans d’espionnage de Tom Clancy, les vieux films de James bond…), “enrichi” en rebondissements multiples.
Son point de bascule (l’utilisation de la technologie alien dans les années 40) lui permet d’inventer un passé alternatif totalement cohérent, mais assez peu éloigné de notre monde contemporain. Il évite ainsi le risque de “décrochage” des lecteurs. L’utilisation de quelques icônes (Castro par exemple), lui permet d’ancrer son récit dans notre époque passée, et de les placer, en un clin d’œil, dans un contexte décalé.
Ces années 60 – bis sont pour lui un terrain de jeu particulièrement riche. Prenant comme principe dramatique de base la bonne vieille opposition des blocs Est-Ouest, il nous embarque dans une aventure d’espionnage rétro, classique et futuriste en même temps.
Si ce 3ème tome fait la part belle à la course poursuite Helen / Nico, Moog, Fred n’oublie pas pour autant de développer une seconde intrigue. Moog devient conteur de cette histoire secrète, sensée se passer 20 ans plus tôt et qui a tout du complot mondial. On nous cache tout. On nous dit rien. C’est sûr ! Heureusement, Fred est là pour nous révéler en Flash/back ce récit passé, qui enrichit l’aventure moderne. En emmêlant adroitement l’histoire personnelle de son héroïne, et cette histoire vielle de 20 ans, il densifie son intrigue et la rend plus accrocheuse.
Et le dessin ?
Philippe Berthet est une tête d’affiche, une star du dessin. Avec la série Pinup, il s’est imposé, avec un style classique très maîtrisé, à l’épure rare. Dans la série Nico, il utilise son talent, avec la même qualité. Ce duo là marche fort. A croire que le style de dessin de Berthet a été créé pour l’occasion (même s’il n’en est rien). Totalement cohérent avec le récit de Fred Duval, le dessin précis, à l’encrage si soigné de Philippe Berthet fait mouche. Son travail sur la graisse du trait, sa maîtrise du noir et blanc et sa recherche constante d’une beauté plastique me donnent l’impression de me trouver dans un vieux film policier, à la photo léchée. Le Faucon Maltais, les Hitchcock, et Billy Wilder ne sont pas loin.
Dans ce monde très référencé et légèrement régressif, Philippe Berthet est à son aise. Évoquant par son trait élégant cette ambiance “rétro”, il dessine néanmoins avec facilité les éléments “modernes” du récit. Tous les véhicules volants ou rampants prennent naissance sous son pinceau.
Qui dit “Philippe Berthet”, s’attend à admirer une héroïne pulpeuse, aussi venimeuse que belle.
Mais Fred Duval n’est pas Yann. Il donne l’occasion à Philippe Berthet de nous faire admirer la plastique de Nico (impeccable bien sûr) mais ne joue pas le coté “beauté du diable”. Helen, la fausse mère de Nico, endosse le rôle de la méchante et belle (malgré son âge) espionne russe.
La couleur
Un petit mot sur la couleur. Hubert assure un travail très cohérent avec l’ambiance rétro-futuriste. Il apporte sa contribution, avec une mise en couleur efficace en aplats forts, qui sert bien le style de l’album.
Pour résumer
Embarquez-vous dans un récit d’espionnage, passéiste et moderne à la fois. La belle Nico, jeune espionne belle et fatale vous conduira à la poursuite de sa soit-disant mère, mais vraie espionne de l’est. Fred Duval et Philippe Berthet, en duo d’auteur à l’unisson, vous ont concocté un beau divertissement d’aventure à fond les ballons. Voiture volante, belle pépée, espionnage, alien, et dessin de toute beauté, tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment.
Vous appréciez ?
L’album Nico bénéficie d’un beau tirage limité, toilé et enrichi de dessins préparatoires. Pour quelques euros, faîtes vous plaisir. Noel n’est pas si loin…
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