J’ai toujours rêvé d’être un gangster [la critique]

“On se connait nan ?”

Ce film est un chef d’oeuvre comme rarement on en voit.
L’histoire tourne autour d’une petite cafétéria qui n’est plus trop fréquentée, sur les bords de la nationale 17.
Avant que l’Homme pette les plombs en construisant des routes et des maisons partout, à la place de cette caféteria sortie d’un film de série B américain des années 70, il y avait une petite forêt et la planque d’une bande de braqueurs qui se sont retrouvés un peu par hasard.
D’ailleurs en parlant de braqueur, Édouard Baer essaye de braquer la nouvelle serveuse Anna Mouglalis sans trop faire preuve de motivation.
Anna n’est pas une actrice, c’est une légende vivante du cinéma. Elle n’est pas à un rôle prêt, dans Romanzo Criminal, elle joue une prostituée devenue matrone de la plus grande et chic maison close de Rome, alors que dans les amants du flore elle joue Simone de Beauvoir. Et là elle joue la serveuse sans soutien-gorge qu’on braque comme on demande un café.
Ce qui nous donne 3 bonnes raisons “j’ai toujours rêvé d’être un gangster”. D’ailleurs avec un titre pareil, ça fait 4…
Pour info, c’est tiré de la première phrase du film les affranchis.
Ensuite, c’est dans ce restaurant que s’arrêtent le bus de tournée de deux vieux chanteurs qui ont encore des comptes à régler. Si les deux chanteurs en question sont les deux grands rockeurs Arnaud et Alain Bashung, tout de suite, la barre est un peu plus haute. ça remet les esprits en place.
Et puis enfin, il y a deux kidnappeurs amateurs qui ont enlevé une fillette de quinze ans suicidaires.
Du coup, ce film est le meilleur de l’année, de la décennie, que dis-je du siècle, voire même du millénaire.

Des images de fou, des dialogues comme des poèmes, des chansons d’un autre temps, c’est tout simplement magique.

Ne pas le voir serait un crime contre l’intelligence, le bon goût, l’humour et le cinéma français.