Week-end à Gyeongju sous le ciel bleu. C'est toujours un plaisir de retrouver cette ville basse et silencieuse, parcourue de ruelles minuscules et tortueuses. J'aime me promener dans ce calme dédale aux perspectives de toits traditionnels enchevêtrés au bout desquelles on aperçoit invariablement un morceau de temple, ou l'un des innombrables tumuli – royaux bien entendu – qui parsèment la ville.
Un court voyage qui est une nouvelle occasion de me rappeler que, au contraire du Japon lissé, méticuleux, impeccable et scrupuleusement parfait, la Corée a le goût de l'imperfection. Bols en céramique volontairement bosselés et sur lesquels les traces de doigts de l'artisan sont encore visibles. Tombes royales au sommet desquelles on laisse pousser de grands arbres. Au milieu de la cour intérieur de cet hôtel traditionnel, petit jardin de vieilles pierres et de roseaux, on trouve une affreuse chaise en plastique vert écaillé par les pluies. Dans ce superbe restaurant, à la table débordante de plats colorés et succulents, la louche pour servir la soupe est ébréchée. Et la lanterne en papier calligraphié au plafond est déchirée.
Qu'on ne vienne pas me dire que ce sont des détails fortuits : je suis sûr que les Coréens le font exprès.
(photos de Yi)