C'est la campagne électorale en ce moment, les elections législatives auront lieu début avril.
Et ce matin, à mon arrêt de bus habituel, situé en plein coeur du vieux quartier de Heukseok Dong, je suis tombé nez à nez avec Chung Dong-Young, le candidat malheureux du principal parti d'opposition (United New Democratic Party – 대통합민주신당) lors des dernières présidentielles en décembre 2007.
Il était vêtu d'un blouson vert fluo pour qu'on ne puisse pas le rater, et serrait toutes les mains qui passaient. Accompagné par quelques membres de son parti qui répétaient : “c'est Chung Dong-Young !” pour ceux qui l'avaient pas reconnu, il alpaguait tout ce petit monde pressé qui ne voulait surtout pas rater son bus. Un peu frustré, il est même monté quelques instants dans le bus poursuivre des mains qu'il n'avait pas pu serrer, a fait une courbette, et est ressorti.
C'était une scène assez poignante finalement, et j'avais de la peine pour lui. Chung a été ministre de l’unification il y a quelques années, et j'aurais bien aimé lui parler un peu... De toute facon j’étais à la bourre, et je me sentais ridicule dans mon costard mal ajusté et à la main l'énorme sac poubelle rempli de vêtements que Sang m'avait donnés pour le père Bordo.
Un matin définitivement surréaliste, comme seul Heukseok Dong sait en offrir.