Dessins érotiques de Klimt
Billet posté le 29 Mars 2005.
Musée Maillol Fondation Dina Vierny, jusqu’au 30 mai 2005
J’y suis allé ce week-end, plein de curiosité, et j’en suis ressorti un peu déçu.
On peut certes être fasciné par la psychologie de ce bourgeois viennois, contemporain de Freud, qui derrière sa façade de portraitiste respectable, va chercher des « filles » (et souvent de très jeunes filles) et, sans vergogne, leur demande de se dévêtir et de se caresser devant lui, tentant de saisir le moment d’extase dans leur corps cambré, dans leur visage abandonné, dans leurs sourcils arqués.
Mais on s’ennuie vite devant cette répétition de corps nus, seuls ou en couples, devant ces caresses trop réelles ; la chair est triste. Une seule sanguine de Maillol, à deux pas de là, a une charge émotionnelle, sensuelle, sexuelle infiniment plus forte.
Et de l’exposition, les images que l’on retient sont curieusement les plus atypiques, par exemple cette simple tête, sans doute d’une femme un peu plus âgée, dont le corps n’est pas montré, mais dont les traits du visage traduisent un plaisir plus mûr, plus solide, plus serein et ambigu aussi.
Au fond, une exposition intellectuellement et socialement intéressante, mais ni vraiment érotique (comme sait l’être Picasso, de manière à la fois plus joyeuse et plus tragique), ni esthétiquement très satisfaisante. Mais on ne s’ennuie pas en observant les visiteurs du dimanche (comme d’ailleurs devant les photos de Jean-Luc Moulène au Jeu de Paume).
Les deux nouveaux dessins viennent d’ici.