Haine de l’entertainment pour :
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la solitude ;
la méditation ;
la distance ;
le tragique ;
la profondeur ;
l’écart ;
l’amitié ;
la beauté ;
le « droit de se contredire » et le « droit de s’absenter » (Baudelaire) ;
l’intensité ;
l’existence personnelle ;
l’indifférence ;
le style ;
le luxe ;
la pauvreté digne ;
le génie ;
la fantaisie ;
l’étude ;
la connaissance de première main ;
l’esprit de finesse ;
la lucidité ;
l’« impossible » ;
le devoir ;
le goût ;
le fatal ;
la dignité ;
le goût du vrai pour le vrai ;
l’élégance ;
la dépense ; la fête ;
la gratuité ;
l’épreuve tâtonnante de ce qui est ;
le sublime ;
le désintéressement ;
la mesure ;
le loisir ;
le savoir de la dissymétrie de la représentation et du réel ;
la maladresse ;
la honte ;
la faute ;
la mort
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La haine de l’entertainment pour les figures les moins irréelles des existences effectives dessine en l’inversant la carte des régions qui doivent être défendues.
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Jean-Paul Michel, in revue L’Étrangère, n° 21/22, p. 196 et 197
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Ex-voto
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Aux Chasses, « plus qu’à la prise »
Aux Figures, à la Loi, aux Pères,
Aux Vertus, poème d’honneur,
Au peu d’Amour, poème de vérité,
A l’Effroi, poème d’être,
À Éros, qui ne ment,
À Sénèque, aux solitudes, aux sagesses,
À la fatigue, jouissance d’après l’illusion,
Au sourire, poème de bonté,
À Salomon, le luxurieux, l’abondant, le Juste,
À Sienne, à Dante, aux Louves,
Au désespoir, à la crainte, au Pire,
Aux beautés de l’ignorance, à l’incompréhensible des causes,
À l’Orgueil qui redresse, fouette, fait bondir,
Aux vieillards méditant, perdus, des fins concrètes,
À la Beauté, pour ce qu’elle « sauve »,
À Socrate, pour le portrait d’Éros chasseur, & cet énorme orgueil de ne pas dire,
Aux Affronts, douleur qui nourrit,
À Spinoza, trois fois banni,
Aux Grâces, l’incalculable du don,
À Pontévia, qui pouvait tout entendre,
À Jean-Marie Dubourdieu, dit « Gavroche », pour ce qu’il fit de sa vie un Jeu
Au Tabac, poison indien parfait,
À la Lumière et au bruit, à l’Inconnu réel, à la Chair,
À la misère d’Être, aussi Chance,
Aux beautés des Vices,
À l’ignorante Jeunesse,
À Max, le mendiant, fraternité,
Aux vérités qui lèsent,
À la Faulx,
À François des Loges, de Montcorbier, de Coquille,
Aux Béliers du Ciel, Puissances justement nommées,
Au Vin, poème d’agrandissement ; à Khayyam, son juste saint,
Aux injures, fronts butés, fronts clairs,
Au Pari, Aux Éclats, aux Pleurs,
Aux Villes, poèmes d’habiter,
Aux Images, pour ce qu’elles rachètent les crimes,
À la Défaite, poème de lucide détresse,
Aux Saluts – mais qu’ils brûlent !
(1992)
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« Ordonne ce frais déborde des choses données »
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Ordonne ce frais désordre des choses données
Prends
Toute beauté donnée, toutes choses à l’excès donnés
Prends.
Qu’on sente dans ton pas gémir la terre tendre
Marche. Cadence. Rythme. Chasse.
Tout le parfait réel. Tout le Mal. Prends.
Plonge en lui. Nageur ô crache
avec le sel l’exaltante
Joie
(En voiture, 27-V-95)
Jean-Paul Michel, Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre, Flammarion, 2010, pp. 185 et 231
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Sur Jean-Paul Michel