Si l’on se penche sur quelques statistiques, on peut déplorer le fait que l’industrie avicole mondiale entraîne chaque année la production de 11 milliards de tonnes de déchets ! Si une partie des plumes peut être réutilisée comme garniture pour nos oreillers et certains restes de chair ou d’os, pour nourrir d’autres animaux d’élevage, le reliquat demeure conséquent.
D’ingénieux chercheurs nous proposent pourtant des solutions innovantes, écologiques et très efficaces.
Ainsi récemment, une équipe scientifique du Nevada a décidé de recycler cet excédent… en carburant ! Ces chercheurs sont ainsi parvenus a créer un nouveau processus de production de biodiesel à partir des quantités importantes de graisse, d’azote, et de nitrogène contenues dans ces déchets transformés en farine animale. Le professeur Manoranjan et les membres de cette équipe de l’Université du Nevada ont d’ailleurs été récompensé par le Conseil de l’enseignement supérieur des affaires collégiales.
Grâce à leur technique innovante et écologique, il serait alors possible de produire, par an, 153 millions de litres de biodiesel aux États-Unis et 593 millions dans le monde entier !
À cette heure-ci, le professeur Manoranjan a déjà publié pour promouvoir son projet plus de 180 articles et déposé 12 brevets. De nombreux entrepreneurs, convaincus par l’intérêt de sa démarche, lui ont apporté leur soutien à travers des subventions dont le montant s’élève actuellement à plus de 25 millions de dollars.
D’autres initiatives écologiques se sont alors inspirées avec profit de cette première expérience concluante. Ainsi, le professeur Richard P. Wool du département de génie chimique de l’Université du Delaware, à partir de plumes de poulet carbonisées, a produit des nanotubes de carbone polyvalents qui pourraient être utilisés pour stocker l’hydrogène nécessaire au fonctionnement de véhicules écologiques à pile-combustible. Dans ce cas, seule la partie osseuse, centrale de la plume est utilisée. Ainsi, le duvet de ces plumes peut tout de même garnir nos literies ou servir à d’autres usages industriels. Cette technique est donc autant efficace que rentable.
Finalement, il n’y a pas que dans le cochon que tout est bon…
http://www.nytimes.com/2009/07/28/science/28obfeathers.html?_r=0
http://www.fastcompany.com/1316942/chicken-feather-biofuel-something-cluck-about