Cette étude des National Institutes of Health qui a pesé les avantages et inconvénients des traitements de l'incontinence féminine, aboutit à une efficacité similaire des traitements par voie orale et des injections de Botox. A 6 mois, quel que soit le traitement suivi, le nombre moyen d'épisodes est passé d'environ 5 par jour à 1 à 2 par jour. Cependant, avec le Botox, deux fois plus de femmes voient, près 6 mois de traitement, leur incontinence cesser. Des résultats publiés dans l'édition du 4 octobre du New England Journal of Medicine qui proposentd'envisager désormais le Botox comme traitement de première intention.
Les femmes ont deux fois plus de risque que les hommes de souffrir d'incontinence urinaire, et de plus en plus avec l'âge. On estime que 15,7% des femmes feront, au cours de leur vie, l'expérience de l'incontinence urinaire, avec comme principaux facteurs, les grossesses et accouchements, la ménopause et la structure de l'appareil urinaire féminin.
· Les anticholinergiques ciblent le muscle de la vessie par l'intermédiaire du système nerveux pour réduire les contractions de la vessie et sont fréquemment accompagnés d'effets secondaires dont la constipation et la sécheresse de la bouche et des yeux.
· Les injections de Botox agissent en détendant les muscles hyperactifs (Voir schéma ci-contre) et le Botox a déjà démontré sa grande efficacité dans le traitement de la vessie hyperactive. En août 2011, l'Agence américaine Food and Drug Administration a approuvé le Botox, ou onabotulinumtoxinA, pour le traitement de l'incontinence urinaire lorsque la cause de l'hyperactivité vésicale est connue (tout comme l'Agence française du Médicament en septembre 2011).
Le Pr Susan F. Meikle, de l'Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health et Human Development (NICHD-NIH) explique qu'«auparavant, le Botox était réservé aux femmes qui avaient essayé des médicaments oraux sans résultat ». Mais, dans cette étude, les chercheurs ont inclus des femmes non précédemment traitées par médicaments oraux, pour évaluer l'intérêt du Botox comme une option de traitement de première ligne. Les chercheurs ont comparé l'efficacité des injections de Botox à celle des médicaments anticholinergiques oraux pour le traitement de l'incontinence par impériosité ou par impériosité ou vessie hyperactive chez près de 250 femmes, âgées en moyenne de 58 ans, réparties en 2 groupes. Chaque mois, les femmes ont enregistré le nombre de fuites sur une période de trois jours et ont répondu à des questionnaires sur leurs symptômes et leur qualité de vie.
· Au bout de 6 mois de traitement, 70% des femmes des 2 groupes ont déclaré des symptômes maîtrisés.
Botox, plus efficace :
· Au bout de 6 mois de traitement, 27% des femmes traitées par injection de Botox ont vu leur incontinence totalement cesser, soit une proportion double par rapport au groupe sous traitement oral (13%).
· Au bout de 9 mois : Toutes les femmes ont reçu l'ordre d'arrêter leur traitement au bout de six mois, mais 9 mois après le début du traitement, 52% des femmes qui avaient reçu des injections de Botox rapportent des symptômes maîtrisés, vs 32% dans le groupe anticholinergiques par voie orale.
· Au bout de 12 mois : 38% vs 25%
…mais, plus d'effets indésirables : Cependant, les femmes du groupe sous Botox apparaissent plus susceptibles de souffrir de rétention urinaire, de sensation de vidange incomplète ou d'infections de la vessie, alors que les femmes sous traitement oral sont un peu plus susceptibles de déclarer des sensations de bouche sèche (46% vs 31%) - un effet secondaire fréquent des anticholinergiques. 2 mois après le début du traitement, les femmes sous injections de Botox ont besoin d'utiliser un cathéter plus souvent pour vider complètement la vessie (5% vs 0%) et 33% déclarent des infections urinaires (vs13%).
Source: New England Journal of Medicine October 4, 2012DOI: 10.1056/NEJMoa1208872 Anticholinergic Therapy vs. OnabotulinumtoxinA for Urgency Urinary Incontinence
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