LES PUTAINS DE HAMBOURG.
les chiens galeux d'Akron sont partout.
je les vois partout,
dans les films,
dans d'autres villes du monde,
mais je n'ai vu les putes de Hambourg
qu'une seule fois.
elles sont là, telles des êtres éternels,
en attente.
bien sûr,
elles ne sont pas éternelles.
et elles étaient là, sous la pluie,
les putains de Hambourg étaient là sous la
pluie.
attendant
de se nourrir de cette chose en l'homme
qui n'est jamais vraiment satisfaite
de rien,
attendant
des hommes à la recherche
de ce qu'on a perdu :
la possibilité de posséder une femme
sans douleur pour l'homme ni la
femme.
les putains de Hambourg
appuyés sur les ailes
des voitures garées
sous la pluie
étaient pour moi une symphonie
-à distance.
de près, je savais qu'il y aurait
des problèmes, de terribles échecs,
si ce n'est de la douleur.
et elles étaient là,
dan ce mauvais temps,
par files entières,
à attendre.
on trouve les chiens galeux d'Akron
partout.
mais les putains de Hambourg étaient
belles
ce jour-là.
Charles Bukowski in "Shakespeare n'a jamais fait ça" aux indispensables 13e Note éditions
(voir ici link).