Mère dont les deux mains ruissellent de rayons,
Voici nos coeurs ouverts, voici nos humbles fronts
Avides de lumière.
Et voici qu’abusés par de noirs horizons,
Nos pas d’enfants perdus, redoutant les bas-fonds,
Tremblent devant l’ornière.
Or, c’était une nuit, – mais la nuit de Noël.
Pour que vint à briller un feu perpétuel
Sur la route des hommes,
Vous qui saviez répondre aux volontés du ciel,
Vous avez fait ce don divin, l’Emmanuel,
Aux passants que nous sommes.
C’est pour avoir si haut élevé ce flambeau
Qu’en l’une et l’autre de vos mains roule un ruisseau
De grâces lumineuses.
La lune sous vos pieds, le soleil pour manteau,
Le plus pur firmament flambe à votre bandeau
D’étoiles glorieuses.
Et nous, au plus profond de notre obscurité,
Nous allons tout pareils qu’en ces matins d’été
Où la vie est limpide.
Celle que Dieu choisit de toute éternité,
Celle qu’un Dieu d’amour investit de clarté,
Nous la prenons pour guide.
Guy CHASTEL (1883-1962), pseudonyme de Paul Granotier.
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