Le SIPPEREC, le « Syndicat Intercommunal de la Périphérie de Paris pour l’Electricité et les Réseaux de Communications » qui réunit 150 personnes issues de collectivités territoriales, d’organismes nationaux et locaux et experts de l’énergie, a tenu le 2 octobre son colloque annuel où il a formulé 3 propositions pour agir contre la précarité énergétique.
Dans un premier temps, il semble selon eux important de traiter la précarité de « manière coordonnée au niveau local« . Si le SIPPEREC souscrit aux ambitions de maîtrise de l’énergie évoquées dans la proposition de loi sur la tarification progressive, il souligne cependant le caractère urgent et la nécessité d’efficience concernant la mise en place de ces mesures. Pour le Syndicat « la lutte contre la précarité énergétique passe avant tout par la coordination de toutes les parties prenantes » et c’est pourquoi il préconise que « le TPN [Tarif de Première Nécessité] ne soit pas exclu du périmètre du service public local de la fourniture et du contrôle exercé par les collectivités et les autorités concédantes« . L’efficacité passe donc par la proximité.
Dans un second temps, et dans la continuité de leurs revendications passées, les membres du SIPPEREC continuent de réclamer la transparence des coûts : selon eux, il est impossible aux usagers, autant particuliers qu’entreprises, de faire évoluer leur consommation d’électricité sans avoir une idée précise et concrète des impacts tarifaires. « Avec l’augmentation de la précarité, on ne peut plus décider de faire évoluer le système électrique sans d’abord en mesurer toutes les conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages, notamment des familles les plus modestes, et sur la compétitivité des entreprises« .
Enfin, insatisfait par la structure tarifaire mise en place en 2009 (qui « ne semble plus adaptée aux enjeux actuels de maîtrise de la consommation et de solidarité énergétique« ) et moyennement convaincu par la tarification progressive (qui » n’incite pas à la modération dans la consommation) et l’instauration d’un bonus/malus (qui « ne pourra avoir qu’un impact très limité » sur un telle structure tarifaire), le SIPPEREC préconise une rénovation en profondeur de la structure tarifaire de l’électricité. Le Syndicat réclame pour cela l’instauration d’une « progressivité des tarifs réglementés de vente, dans un souci de simplicité, de clarté et de transparence, tout en conservant la péréquation tarifaire entre les usagers » afin de rendre cohérent la consommation des ménages.
Tout au long de cette matinée d’échange, les participants n’ont pas manqué de souligner l’importance de la variable environnementale, la lutte contre la précarité devant selon eux être assise sur des « politiques énergétiques fortes de maîtrise de l’énergie et d’amélioration de l’habitat » sans oublier la sensibilisation des consommateurs à une plus grande « sobriété énergétique« .