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666 Park Avenue [Pilot]

Publié le 08 octobre 2012 par Lulla

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Pilot // 6 900 000 tlsp.

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What About ?

Un jeune couple tout juste débarqué du Midwest emménage dans une résidence new-yorkaise très chic de l'Upper East Side, dont ils deviennent les gérants. Ce qu'ils ignorent, c'est que tous les habitants ont signé un pacte avec le Diable afin que leurs plus profonds désirs soient assouvis et que leur plus grandes ambitions se réalisent. Peu à peu, ils découvrent que des forces obscures se jouent dans cet édifice... (AlloCiné)

Who's Who ?

 Créé par David Wilcox (Fringe, Life On Mars). Réalisé par Alex Graves (Terra Nova, Journeyman, The Nine). Avec Terry O'Quinn (Lost), Vanessa Williams (Ugly Betty, Desperate Housewives), Dave Annable (Brothers & Sisters), Rachael Taylor (Grey's Anatomy, Charlie's Angels), Mercedes Masöhn (The Finder), Robert Buckley (Les Frères Scott, Lipstick Jungle), Erik Palladino (Urgences, Over There)...

What's More ?

L'immeuble qui sert de décor à la série n'est pas celui du 999 Park Avenue à New York mais l'Ansonia, situé dans l'Upper West Side, au 2109 de Broadway. Il a déjà été utilisé au cinéma pour JF patagerait appartement ou Hannah et ses soeurs par exemple.

La série est (très) librement basée sur le roman éponyme de Gabriella Pierce.

So What ?

    Certains d'entre vous l'auront peut-être remarqué mais une nouvelle rubrique est apparue au cours de l'été sur le blog, celle des critiques des scripts de pilotes (ICI). Je l'avais inaugurée justement avec celle de 666 Park Avenue (à (re) lire ICI). J'ai donc découvert ce premier épisode en sachant tout ce qui allait s'y passer. Pour cette raison, tous les effets de surprises n'ont pas franchement fonctionné sur moi. J'ai beau avoir une mauvaise mémoire, je me souvenais à peu près de tout. Il faut dire que je l'avais aimé ce script, dévoré même, et j'avais vraiment hâte de voir s'il allait être respecté et si le passage à l'écran, en terme d'effets spéciaux notamment, allait être à la hauteur de son ambition. J'ai désormais toutes les réponses à mes questions. Enfin presque toutes. Et je tenais à vous en faire part...

   666 Park Avenue n'est pas une série d'épouvante, ni vraiment une série fantastique, pas tout à fait un soap non plus, elle est... on ne sait pas très bien ce qu'elle est et c'est ce qui en fait une véritable curiosité. Mais disons que le terme "Thriller surnaturel" semble approprié. Les influences sont évidentes, L'avocat du Diable étant clairement une réfèrence. Mais le but ici n'est pas nécessairement de faire peur -ou alors si ça l'était, c'est complètement raté- mais plutôt d'installer une ambiance à la fois mystérieuse, inquiétante et mystique, classieuse aussi, qui nous hypnotisera suffisamment pour que l'on souhaite traverser les couloirs sombres du Drake semaine après semaine. Ce ne sont pas les lampes capricieuses, les ascenseurs tueurs ou les murs dévoreurs qui me donnent particulièrement envie de rester, bien qu'ils aient leur charme, mais plutôt les quelques pistes mythologiques lancées, notamment autour d'une possible "secte du dragon". Cela tend d'ailleurs à prouver que la série peut tenir sur la longueur qu'elle adopte ou non un format procedural dans les premiers temps avec un nouvel habitant en proie aux facéties du Diable à chaque nouvel épisode. Il y en a plus de 300 nous dit-on dans ce grand et luxueux immeuble...

   L'ouverture de l'épisode pilote est à mon sens une belle réussite car elle parvient, en quelques secondes seulement, à créer une atmosphère tout à fait singulière tout en mettant en avant le personnage le plus envoûtant de la série, le fameux Gavin Doran, et sa femme, l'énigmatique Olivia. Terry O'Quinn est évidemment parfait dans ce rôle qui semble avoir été écrit pour lui. Le phrase "You disappoint me John" qu'il prononce ne peut d'ailleurs qu'être un clin d'oeil au Locke de Lost, que l'acteur a brillamment incarné pendant 6 ans. Il n'a pas besoin d'en faire trois tonnes ici pour faire flipper. Il n'abuse pas des sourires pervers et des voix d'outre-tombe. Plutôt que de menacer à longueur de temps, Gavin agit. Vanessa Williams est plus en retrait, mais elle est tout aussi convaincante. On lui demande à peu près la même chose que d'habitude, en ajoutant peut-être à son jeu quelques nuances de noir plus prononcées. Par contre, dans le script, il se dégageait quelque chose de beaucoup plus touchant de son personnage, notamment quand elle évoque sa fille morte il y a quelques années. Elle était censée avoir les larmes aux yeux. Ce n'est pas le cas ici. Le botox empêche sans doute l'actrice d'exprimer ce type d'émotion, à moins qu'elle n'en soit tout simplement pas capable, chirurgie ou pas... La vraie bonne surprise de ce pilote pour moi, c'est Rachael Taylor ! Je redoutais le pire après ses performances dans Grey's Anatomy et Charlie's Angels et je l'ai trouvé bizarrement bonne ici. Pas extraordinaire, pas incroyable, mais crédible et attachante. Dave Annable m'a en revanche presque déçu. Il était un peu trop mou, pas assez charismatique. C'est sûr que face à Terry O'Quinn, il avait peu de chance d'impressionner mais on sait grâce à Brothers & Sisters qu'il est capable de beaucoup mieux. On va lui laisser le bénéfice du doute pour le moment et se contenter de blâmer son personnage, pas très énergique et un peu trop ravi de la crêche. Le troisième couple de la série, le moins solide, ralentit un peu le rythme de ce premier épisode avec des scènes répétitives et creuses. Dans le script, elles trouvaient leur intérêt dans la sensualité qui s'en dégageait, à la fois par l'aspect voyeuriste mais aussi par le coté exhibitionniste. Visiblement, c'était too much pour ABC qui voulait du sexy, mais du sexy super soft. On s'étonne d'ailleurs de voir les personnages si habillés, les garçons notamment. A l'origine, les passages shirtless étaient au nombre de 3 (oui, je les ai comptés ! Sue me !). Au final, il n'y en a pas un seul. Annable ouvre sa chemise, mais se glisse dans le bain avant qu'on ait le temps de voir quoi que ce soit, et Robert Buckley a toujours un tee-shirt sur lui. A quoi bon prendre des acteurs au physique avantageux si c'est pour ne pas s'en servir ? 

   D'autres modifications ont eu lieu entre la dernière version du script et le pilote : par exemple, lors de la scène où le fantôme se jette du haut de l'immeuble, sa chute est censée être accompagnée d'images en arrière-plan sur l'intérieur des appartements avec les personnages qui vaquent à leurs occupations. C'était sans doute trop ambitieux, pas évident à retranscrire à l'écran et possiblement trop onéreux. Cela dit, on sent que la série n'est pas produite par ABC Studios, comme Once Upon A Time ou Revenge qui la précédent, mais par Warner Bros. Les moyens ont été mis et l'utilisation de fonds verts dégueu limitée. Ce n'est pas cheap, c'est même plutôt très soigné. La toute fin de l'épisode, le cliffhanger en fait, était plus impressionnante sur le papier et, pour le coup, je ne vois vraiment pas ce qui peut expliquer ce changement de dernière minute. La jeune voisine n'avait pas une vision de Jane en train de courir, apeurée, mais de Jane en larmes et en sang, attachée et baîllonnée à une chaise. L'effet était autrement plus réussi, même si dans le fond, l'idée est la même. 

   Le pilote de 666 Park Avenue manque certainement de finesse et n'annonce pas la meilleure nouveauté de la rentrée, mais il parvient à installer une ambiance singulière et des personnages prometteurs dans un contexte fantastique auquel les networks accordent en général peu de place. Divertissant, efficace et visuellement maîtrisé, il augure au pire un guilty-pleasure tout à fait recommandable, au mieux une bonne série de genre. Alors, sans vouloir me faire l'avocat du Diable, je vous conseille vivement de jeter un oeil dans le judas... à vos risques et périls !

What Chance ?

 Je ne comprends pas pourquoi les américains n'ont pas été plus nombreux à découvrir le pilote. 6,9 millions, c'est un score vraiment très faible, et il y a fort à parier que la série avoisinera rapidement les 5 millions. Un mystère de plus en cette rentrée...

How ?


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