Qui dit progression du travail des femmes ne dit pas forcément baisse de la fécondité, bien au contraire. Voilà une idée reçue qui vole en éclat : si, effectivement, la fécondité a nettement baissé dans l'ensemble des pays de l'OCDE entre 1960 et 2008, croissance économique oblige, les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (Ined) ont observé un léger rebond de la fécondité dans les pays dits « riches » ces dix dernières années. « Dans l'ensemble des pays de l'OCDE, [la fécondité] est passée en moyenne de 1,69 enfant -par femme- en 1995 à 1,71 en 2008 », indiquent les chercheurs dans une étude publiée jeudi.
Et ce sont dans les pays où le taux d'activité des femmes est le plus élevé que la fécondité augmente le plus. En tête : l’Espagne, la France, la Belgique, le Royaume-Uni et l’Irlande. Pourquoi ? Parce que, d’après les démographes, le revenu additionnel que la compagne ou l’épouse active « apporte au ménage sécurise sa situation économique et rend le surcoût lié à l'arrivée d'un enfant supplémentaire supportable ». En outre la possibilité de concilier travail et famille, avec notamment le développement des modes de garde, apparaît comme l'un des facteurs clés de la remontée des taux de fécondité.
Reste un facteur clef pour le travail des femmes mais sur lequel les politiques publiques ont encore peu d'impact : la répartition des tâches ménagères au sein de la famille. Selon la dernière enquête « Emploi du temps des ménages » de l'Insee, les tâches domestiques occupent les femmes trois heures et demie par jour en moyenne, contre deux heures pour les hommes.