Malgré les bénéfices qu'il peut leur apporter, le "cloud computing" suscite encore la méfiance dans les institutions financières, en raison, notamment, de leur préoccupation constante pour la sécurité de leurs données. L'annonce du lancement de FinQloud, qui leur est exclusivement destiné, réussira peut-être à les convaincre de franchir le pas, enfin !
En effet, les arguments en faveur de cette nouvelle offre ne manquent pas. Tout d'abord, FinQloud est une création de Nasdaq OMX, la filiale technologique du célèbre opérateur de marchés électroniques. Il peut donc se vanter de connaître et maîtriser les exigences du secteur, en particulier en matière réglementaire. Le second "partenaire" de la solution n'est autre qu'Amazon, dont la plate-forme AWS ("Amazon Web Service"), la référence actuelle de l'infrastructure en "nuage", fournit le socle technique.
Cette combinaison de talents promet tous les avantages dont peuvent rêver les clients potentiels de FinQloud : d'une part (pour la technologie), l'accès à des ressources élastiques, ajustables à la demande, à un coût maîtrisé, sans requérir d'investissement car facturées à l'usage et, d'autre part (pour les banquiers), une sécurité absolue (via chiffrement et anonymisation des données, réseau privé...), une conformité réglementaire "native" garantie, des connexions (réseau) optimisées...
Dans un premier temps, Nasdaq OMX cible une "niche" particulière avec son "cloud" : seuls 2 services seront initialement implémentés, dans le domaine du stockage de l'information. L'un, baptisé R3 ("Regulatory Records Retention"), est une solution d'archivage conforme aux exigences de la SEC (l'organisme de contrôle des marchés aux États-Unis) alors que l'autre, SSR ("Self Service Reporting"), devrait proposer des outils "temps réel" d'analyse et de reporting sur les données de trading.
A terme, d'autres services pourraient venir compléter cette offre, qui sera aussi, éventuellement, ouverte à des fournisseurs tiers. Cette première étape est certainement un galop d'essai, afin d'évaluer l'intérêt des institutions financières pour une solution qui devra surmonter des obstacles sérieux avant de s'imposer. Le choix de focaliser les débuts sur le stockage de données sera à ce titre instructif car il touche un domaine sensible tout en adressant un besoin relativement bien adapté au "cloud".
Face à la frilosité des institutions financières à intégrer le "nuage" dans leurs stratégies informatiques, l'approche de Nasdaq OMX fait figure de cheval de Troie. En répondant, au moins partiellement, à leurs objections, elle peut réussir à les séduire là où un Amazon seul échoue et devenir ainsi un modèle pour l'ensemble du secteur. Jusqu'à ce que les clients de FinQloud se rendent compte qu'ils peuvent prendre en charge eux-mêmes la sécurité et la conformité, qu'ils ont l'habitude de gérer et, donc, se passer d'intermédiaire...