La fin septembre et le début octobre ont été assez pauvres de mon coté. Il y a eu quelques sorties bien sur mais moins que je ne l’attendais. Enfin, c’est peut-être seulement une impression. Et puis, comme j’ai repris le boulot, j’ai eu aussi moins de temps pour mes achats quotidiens. Tout cela a sans doute fait que mon nombre de manga a un peu baissé.
Mais, comme vous l’avez sans doute compris depuis le temps, j’ai toujours de quoi lire avec de nouvelles séries ou des séries que j’ai abandonné un moment. Voyons voir de quoi je vais parler cette semaine.
- Ikigami – Préavis de Mort 1-3: Suite à une loi, les enfants sont vaccinés à leur entrée en primaire. Seulement, un jeune sur mille, entre 18 et 24 ans, se fait ainsi injecté une nanocapsule qui le tuera à une date et une heure précise. Fujimoto est chargé d’apporter les préavis de mort à ses condamnés. Mais devant cet terrible mission Fujimoto commence à se poser des questions sur le bienfondé de sa mission.
Mon dernier manga en date puisque je finis le 3ème tome à l’heure où j’écris ces lignes. Et je dois dire que ça part plutôt bien. Le sujet est des plus intéressants, malgré un thème loin d’être facile. En effet, l’idée même d’Ikigami pourrait choquer. Décider aléatoirement de la vie des gens pour maintenir le pays en ordre peut paraitre assez radicale. A cet égard, c’est un mélange entre Battle Royal et Death Note. D’un coté, nous avons un gouvernement qui n’hésite pas à appliquer cette loi de manière extrême, sans même demander l’avis de la population et dont le but est semblable à celui invoqué dans BR. De plus, l’une des scènes du début m’y a fait pensé, avec des « élèves » qui écoutent les règles de ce jeu morbide et l’un d’eux qui explose devant l’absurdité du système. Ensuite, Death Note, pour le côté justice et ses limites. Même s’il n’y a pas le coté punition, il reste le coté « mise en garde » et « ordre par la crainte ». Vu que tout le monde peut être victime de cette loi (même ceux ayant dépassé l’âge), la peur est l’instrument du gouvernement.
Et au milieu de ce système, nous avons Fujimoto, un acteur du gouvernement, au coeur de l’action. Il livre les préavis de mort et cause de la souffrance au gens, sans cherche à mal. Il assiste donc aux réactions des victimes, à qui il ne reste qu’une journée à vivre, ainsi que celles de leur famille. Et chacun d’eux a une façon bien différente de gérer l’angoisse de cet ultime jour sur Terre. Pour moi, c’est là que se trouve la vraie force d’Ikigami, en double point. Les exemples que j’ai pu voir dans ces trois premiers tomes me semblent assez bien vus et je pense même que je les aurais placés dans le même ordre. Ikigami pose des questions que l’on pourrait connaitre, dans le cas d’une maladie par exemple (ou si la fin du monde est vraiment pour le 21 décembre ^^). Que ferions-nous s’il ne nous restait qu’un jour à vivre? Contrairement aux personnages, je ne sais vraiment pas.
Mais derrière ces questions, il y a le comportement du « livreur de mort » qui remet en cause le bienfondé de sa mission. Chaque cas lui apporte d’autres questions et peu de réponses, justement parce que les personnes réagissent de manières différentes: fuite, violence, angoisse, courage, désespoir. Et le pire, c’est que son chef pose les questions inverses, avec conviction. Quand Fujimoto se demande si l’Ikigami n’est pas coupable de briser les rêves d’une personne, son chef se demande si elles auraient pu commencer leurs rêves sans l’Ikigami, car leur vie était sur le point de se terminer? Et honnêtement, je me pose aussi la question sur certains cas.
Bref, Ikigami part très bien pour le moment. Un sujet délicat mais bien traité, un homme au centre de ce système mais en plein doute, et des gens dont la vie bascule du jour au lendemain et qui réagissent à leur façon. J’ai hâte de voir la suite.
- Suicide Island 4: Alors que la vie de l’île commence à se détériorer après l’échec de l’évasion, Ryo délaisse son rôle de leader, au grand dam de ses amis. Sei, toujours motivé par son rôle de chasseur, est confronté à un groupe violent. Néanmoins, il s’en sort mais l’un des agresseurs meurt. A son tour, Sei commence à douter.
Ce tome 4 continue de bien fonctionner. Non, je dirais même qu’il apporte un peu de sang frais à l’histoire. D’une part, on a un aperçu des contours « administratifs et militaires » de l’île, avec un petit coté Lost, pas déplaisant. On s’en doutait un peu mais apparemment, le gouvernement n’est pas prêt à voir revenir ces gens suicidaires et est décidé à les empêcher par tous les moyens, même les plus brutaux. Il fallait bien que ce point arrive puisque dès les premières pages (et le panneau des lois), on se posait justement la question: « et si les naufragés s’échappaient, que se passerait-il? ».
Ensuite, on voit un Sei un peu plus humain. Dans les tomes précédents, il s’était transformé en chasseur, version Assassin’s Creed. Ce n’était pas une mauvaise idée mais il était presque trop fort. Il ramenait de la nourriture et semblait avoir oublié pourquoi il était là. Ce n’était plus qu’une machine à tuer, insensible et solitaire. Toutefois, suite à un accident, il se remet en question et redevient humain. Il est toujours aussi doué mais il pense de nouveau à ses compagnons de fortune et devient même l’homme fort de l’île. D’ailleurs, il prend petit à petit la place de leader, surtout en l’absence de Ryo, et je me demande s’il ne va garder cette place un peu plus longtemps, grâce à son nouveau statut.
Mais le plus intéressant, c’est l’apparition d’un élément « perturbateur » qui parait décider à forcer la main à ceux qui pensent se suicider. On ne voit cette ombre qu’un petit moment mais qui amène un nouveau schéma dans le scénario. Les naufragés avaient déjà du mal à survivre mais si un des leurs commence à réduire encore leur nombre, les difficultés vont se multipliées. Personnellement, j’ai déjà une idée (en fait, j’en ai 2) sur l’identité de ce tueur mystérieux. Si je devais dresser son portrait, je dirais que c’est quelqu’un sans le moindre égard pour la vie humaine (y compris la sienne), si bien que tuer ne lui pose aucun problème et qu’il cherche à convaincre les autres de se suicider, comme pour crier sa haine et sa peur à la face du monde. Attention, c’est peut-être pas du tout ça mais c’est l’idée que j’en ai.
Ce tome 4 marque un bon retour et la suite va être dur à attendre.
- Hakaiju 6 : Miku assiste impuissante à la possession de son ami Ichijo par un monstre. Grâce à Kenji, elle peut fuir le bâtiment mais un énorme monstre sort du centre de Tokyo et détruit tout. C’est alors que l’armée intervient, comme si tout était prévu depuis longtemps.
J’avais accroché à ce manga depuis le début. Survival extrême, en plein milieu de la capitale nippone, Hakaiju me faisait penser à un mixte géant de Battle Royal, Dragon Head, avec une pointe de Highschool of the Dead. D’autant plus que le manga ne perdait pas de temps avec une introduction longuette et une présentation des personnages mollassonne. Directement après 3 pages, du sang, de la panique et une catastrophe monumentale. Bien entendu, on voyait des survivants tenter de se sortir d’une situation potentiellement très mortelle. Avec tout ce que cela implique: rapprochement, pétage de plomb en règle, trahison, nature humaine en plein centre des débats.
Mais dans le tome 5, tout avait changé puisque l’histoire ne s’intéressait plus au héros mais à la jeune fille que le héros recherche. Ca aurait pu détruire le bon déroulement d’Hakaiju mais au contraire, le mangaka a eu l’intelligence de le faire au parfait moment. Du coup, là où il y aurait pu avoir un temps mort, on relance sur une aventure parallèle, plutôt bien faite jusque là, qui montre à la fois un autre point de vue et une genèse de la catastrophe. Donc pour être clair, on garde l’idée de base avec une sorte de mini spin-off, tout en apportant des débuts d’explications. Dis comme ça, c’est pas ultra convaincant mais à la lecture, j’ai qu’une chose à dire: chapeau l’artiste. Et cerise sur le gâteau, la fin du tome montre un crochet avec ce qu’on connaissait déjà et une indication sur la chronologie des événements. Bref, ce petit arc n’a pas duré et relance le scénario, en évitant une panne de régime.
Au cas où vous ne l’aurez pas compris, Hakaiju poursuit sa bonne route et j’ai de plus en plus envie de découvrir la suite. Mr Honda Shingo, vous êtes brillant pour l’instant.