Du point de vue technique, le derby de ce soir est un des plus pauvres de ces dernières années. Milan et Inter ont décidé de s’adapter au plus vite aux normes du FPF et de nombreux top players sont partis cet été. On est loin des derbys au top des dernières années avec une foule de fuoriclasse et des objectifs nobles tels que le Scudetto et même la Champions League. Aujourd’hui, on a un derby de faible valeur mais un derby reste un derby! Milan – Inter reste LE match à ne pas manquer pour les tifosi milanais et pour une fois cette saison, San Siro sera (presque) complet!
Le derby 2012 – 2013 est certes pauvre mais tout de même extrêmement important pour l’AC Milan. Après une progression lente mais constante, avec la victoire contre Cagliari, le match nul à Parme et l’exploit à Saint Petersbourg, les Rossoneri affrontent l’examen le plus important : le derby servira à comprendre s’ils sont capables de viser la zone Champions League. Avec une Juventus et un Napoli au top, le Scudetto semble hors de portée de Milan et Inter. Dès lors, le derby pourrait durer toute une saison avec les deux équipes qui visent le même objectif : arracher la 3ème place, synonyme de préliminaires de Ligue des Champions. Les deux milanaises devront cependant batailler ferme contre les deux romaines mais aussi probablement un ou deux outsiders de plus (Fiorentina?). Le podium reste l’objectif prioritaire et déclaré de l’AC Milan même si aujourd’hui, on en est très loin.
Avec 12 points, l’Inter est en pleine course, contrairement à Milan qui est largement en retard avec seulement 7 points. Pour l’équipe d’Allegri, une défaite serait gravissime car l’objectif prioritaire du club deviendrait excessivement difficile à atteindre. De plus, l’équilibre psychologique de l’équipe est encore fragile et Milan risquerait de replonger dans une crise. Cependant le derby est vraiment un match à part, qui échappe à tout pronostic et où absolument tout peut arriver : il ne peut pas servir de match référence pour évaluer le niveau des deux équipes. C’est aussi une rencontre à double tranchant car la victoire provoque une euphorie et un enthousiasme incontrôlables tout comme la défaite fait sombrer dans un profond désespoir. C’est d’ailleurs très souvent un match décisif sur le plan mental et curieusement, il arrive souvent à un moment crucial de la saison (pour une raison ou une autre). Cette saison, l’Inter est favorite (logique avec 5 points de plus) mais Milan a plus de pression car les Rossoneri n’ont pas le droit à l’erreur.
La peur de perdre l’emportera-t-elle sur le spectacle? Cela reste possible même si c’est assez difficile à imaginer tellement l’envie de gagner des équipes est forte. Peu importe le classement, les formations, les résultats précédents ou tout autre élément, le derby reste le match le plus important du championnat pour Milan et Inter. Habituellement on dit : un championnat c’est 36 matches et 2 derbys. En l’espace de 90 minutes, tout passe en second plan, la seule chose qui compte est la supériorité citadine. A Milan, l’ambiance est tendue et la tension arrive à son paroxysme lorsque les équipes entrent sur le terrain et que les tifosi dévoilent les superbes chorégraphies. Ces derniers jours, les tifosi de Milan ont retrouvé un peu plus de confiance grâce aux prestations plus positives et à la découverte d’un jeune fuoriclasse tel que El Shaarawy (convoqué par Prandelli), la nouvelle fierté, le présent et le futur de l’AC Milan. Les retours de Robinho (pas à 100%) et de de Pato juste après la pause augmenteront ultérieurement le niveau et les perspectives de l’équipe d’Allegri, en attendant aussi le retour en forme de joueurs importants comme Montolivo et Boateng qui ont pour le moment évolué en deçà de leurs capacités.
Ce soir Milan aura besoin de tous ses joueurs au top pour remporter ce derby après les deux défaites de la saison passée. Il y a une étrange malédiction selon laquelle c’est l’équipe qui va le moins bien qui remporte le derby : l’année passée l’a encore prouvé lorsque Milan jouait le Scudetto contrairement à l’Inter et c’est pourtant les Nerazzurri qui se sont imposés deux fois. Cela a une explication simple : un derby va au delà de toute prévision et ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui gagne car c’est la détermination qui fait toujours la différence. C’est l’équipe la plus motivée et qui a la meilleure capacité à dominer la tension et la peur qui s’impose. Même si les tactiques et les formations ont moins d’importance que l’attitude générale de l’équipe, un petit mot sur la formation probablement alignée par Allegri : il devrait y avoir peu de changements par rapport à l’équipe vue face au Zenit, avec bien évidemment Abbiati dans les buts et lde 3/4 de la défense confirmée avec Abate, Zapata, Bonera et De Sciglio (préféré à Antonini). De Jong et Montolivo devraient agir devant la défense, derrière El Shaarawy (à gauche), Boateng et Emanuelson en soutien à Bojan (même si Pazzini a des chances de débuter). Est-ce un signe qu’Allegri a enfin trouvé son onze type? Il se pourrait également qu’Allegri opte pour un 4-3-3 un peu plus prudent que le 4-2-3-1 avec Emanuelson ou Boateng en ligne médiane.
Milan a besoin de gagner parce que le classement n’est pas beau à voir et l’équipe doit confirmer ses progrès. Il n’y a rien de mieux qu’un derby pour donner l’enthousiasme et la confiance nécessaires pour débuter une remontée et transformer une saison qui a mal commencé en saison positive. La victoire est aussi fondamentale avant d’affronter la pause internationale d’octobre, pour clôturer au mieux la semaine la plus importante et le moment le plus délicat de ce début de saison. Un derby reste un derby même si celui ci s’annonce spécial, avec beaucoup de nouveaux joueurs (des deux côtés) sans oublier deux observés spéciaux : l’ingrat Cassano qui a quitté le navire qui coulait et le généreux Pazzini qui a été jeté comme une vieille chaussette par le second club de Milan. Chaque derby est unique et celui-ci n’échappe pas à la règle alors ne manquez sous aucun prétexte cette rencontre qui fait toujours vivre des émotions très intenses durant 90 minutes qui sortent du temps et de l’espace et pendant lesquelles une chose compte : battre les cousins et s’autoproclamer maitre de la ville de Milan.
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Article rédigé par admin
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