Bayrou demeure le leader du centre

Publié le 06 octobre 2012 par Lheretique

Le sondage commandé par Atlantico est sans appel : Bayrou demeure dans l'opinion le principal représentant du Centre. Loin devant Borloo. Quoi que l'on pense de Bayrou, tout le monde s'accorde à reconnaître que c'est un type courageux et qu'au niveau des valeurs et des actes, il est irréprochable. En soi, je n'ai pas une mauvaise opinion de Borloo, mais je ne le trouve pas fiable. En 2012 il n'a pas osé aller jusqu'au bout parce qu'il se voyait roi avant même d'avoir été sacré et, au final, il s'est dégonflé. Borloo, il ne fait du bruit que lorsqu'il n'y a pas de risques. Bayrou, c'est tout de même autre chose. Il va jusqu'au bout de ce qu'il pense y compris si cela doit lui coûter sa place en politique.

Moi, j'aime bien ce gars-là pour ça, parce qu'il n'a peur de rien.

J'espère qu'il représentera à nouveau le centre en 2017 aux présidentielles. J'espère aussi qu'on réussira à monter une coalition centriste, mais là encore, je crains la faiblesse de Borloo et la pusilanimité de Morin. Bayrou a viré tous les élus qui étaient prêts à s'allier avec le FN en 1998. Borloo, là-dessus, je n'ai pas confiance. J'ai retenu qu'il avait envisagé des alliances en 1993. Cela ne me donne pas confiance, car comme l'écrasante majorité des centristes, je suis radicalement allergique au Front National.

Déjà, de voir dans l'UDI des représentants du CNIP cela me file des boutons. Je n'ai jamais considéré ce parti comme centriste. Quand j'étais jeune, on le plaçait entre le RPR et le FN.

L'UDI de Borloo commence à ressembler à l'UDF de Giscard. Je n'ai jamais reconnu Giscard ni son UDF comme centristes. Il y avait aux côtés de Giscard d'authentiques pré-fachos comme Ponatiowski sans parler d'individus aux parcours plus que tortueux. L'UDF de Giscard était un parti de droite, parfois plus dure que le RPR. Le candidat centriste en 1974, c'était Chaban et pas Giscard. En tout cas, disons que Chaban incarnait la démocratie-chrétienne par ses valeurs et son courage politique. 

Les manuels officiels et la plupart des journalistes s'obstinent à nous présenter les choses ainsi, mais c'est une falsification. Pas des faits en tant que tels, mais de la pensée politique. 

Si je devais faire la genèse de l'ADN du MoDem, j'y trouverais le MRP, Mendès-France, Lecanuet, le CDS puis la Nouvelle UDF, celle de Bayrou. 

En 2017 si Hollande se représente et qu'en face il y a Fillon, je vais être ennuyé si ces deux-là arrivent au second tour. J'ai de l'estime pour Fillon et je le crois sérieux. Mais si entre-temps les Socialistes sont parvenus à l'équilibre budgétaire, ce serait raide de les désavouer.

J'examinerai à la loupe les discours de l'un et de l'autre pour faire un choix. Les Socialistes auront fait leurs preuves s'ils se présentent avec ce bilan-là, pas Fillon. Un handicap pour lui.

Tout dépend aussi de la manière dont ils auront traité la réduction de la dépense publique et les entreprises. Pour les secondes, le compte n'y est pas pour l'instant, et pour la première, je n'ai pas vu grand chose.

En attendant, pour revenir à mes moutons grenouilles centristes, le compte n'y est pas avec l'UDI. Le parti de Borloo est moins indépendant que ne l'était l'UDF. Je peux admettre que l'on préfère une alliance à droite mais déclarer dès la création du parti qu'elle est inconditionnelle, c'est scier d'ores et déjà la branche sur laquelle on est assis.